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Finalistes du Prix littéraire Trillium 2020

Annonce du nom des lauréates et lauréats du Prix littéraire Trillium 2020 | Vidéo


Version LAPHO en français, English AODA version is available.

Finalistes du Prix littéraire Trillium en langue française

Jean Boisjoli, Moi, Sam. Elle, Janis, Éditions David

Janis, une jeune femme, est retrouvée morte dans un bois proche d’Ottawa. Sam, qui partageait un appartement avec elle, se voit accusé du meurtre. Son avocate ayant plaidé l’aliénation mentale, il doit se confier au psychiatre assigné par le tribunal. Remontant à son enfance passée dans un sous-sol miteux de Vanier, puis à son adoption par un couple bourgeois d’Ottawa, il nous raconte alors son histoire, longtemps habitée par la mort, jusqu’à cette rencontre avec Janis, une autre « poquée » de la vie, avec qui il semble soudain possible de reprendre espoir, malgré tous les défis du quotidien. Du moins, avant ce dénouement absurde que lui-même ne parvient pas à comprendre.

Dans ce roman coup de poing, à mi-chemin entre le thriller et le roman psychologique, Jean Boisjoli se fait l’écho d’une jeunesse écorchée qui se sent larguée par une société à la dérive.

Jean Boisjoli a été professeur, journaliste, avocat et coopérant international à Haïti. Il a publié trois recueils de poésie et un premier roman, La mesure du temps (Prise de parole, 2016), qui lui a valu le prestigieux Prix littéraire Trillium. En 2018, il a bénéficié d’une résidence d’écriture de deux mois en France.

Lien vers la maison d’édition : http://editionsdavid.com/products-page/moi-sam-elle-janis/

Claude Guilmain, AmericanDream.ca, Les Éditions L'Interligne

La famille Cardinal se trouve réunie à l’occasion de l’anniversaire de naissance d’Alain qui vient de franchir le cap de la cinquantaine. Six personnages vivent un drame personnel. Entre eux, rien ne laisse deviner le secret que porte chacun. Après trop d’années à jouer ce jeu des apparences, les masques vont-ils craquer? Inspiré par un séjour en Afghanistan où il tournait un documentaire pour l’Office national du film du Canada et par la disparition de son grand-père à New York en 1942, Claude Guilmain brosse le portrait de quatre générations d’une famille, les Cardinal, en quête du rêve américain. Des grands-parents aux petits-enfants, se transmet la désillusion. Triste héritage.

Avec pour toile de fond des enjeux sociopolitiques des cinquante dernières années, AmericanDream.ca met en lumière les dérives du capitalisme américain et trace un lien entre l’assassinat de John F. Kennedy et les événements du 11 septembre 2001.

Auteur, cinéaste, concepteur et metteur en scène, Claude Guilmain est cofondateur du Théâtre La Tangente de Toronto. Il a réalisé cinq documentaires pour l’Office national du film du Canada.

Lien vers la maison d’édition : https://interligne.ca/auteurs-auteures/claude-guilmain/americandream-ca/

Aristote Kavungu, Mon père, Boudarel et moi, Les Éditions L'Interligne

Hanté par le souvenir de son père emprisonné et torturé au Congo, Emmanuel, jeune étudiant en lettres modernes à Paris, trouve par hasard le portefeuille d’un certain Georges Boudarel… Serait-ce LE George Boudarel, célèbre accusé de crimes contre l’humanité qu’il aurait perpétrés durant la guerre d’Indochine? Si oui, Emmanuel y voit l’occasion de répondre à la question qui lui taraude l’esprit depuis toujours : comment se rend-on aussi loin dans l’horreur?

Aristote Kavungu s’inspire de la terrible histoire du camp 113 en Indochine et du présumé tortionnaire Boudarel pour signer un puissant roman sur le triomphe de la justice et de la dignité.

Aristote Kavungu est un écrivain canadien d’origine angolo-congolaise. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Un train pour l’Est, lauréat du Prix littéraire Christine-Dumitriu-van-Saanen 2003.

Lien vers la maison d’édition : https://interligne.ca/auteurs-auteures/aristote-kavungu/mon-pere-boudarel-et-moi/

Paul Ruban, Crevaison en corbillard, Flammarion Québec

Dans les trente nouvelles de ce recueil, ce ne sont pas seulement les pneus qui éclatent, mais la vie tout entière. Partout, le vernis craque, les visages se défont, les favoris d’un faux Elvis décollent et l’univers mental d’un astronaute explose en une cascade d’expériences plus comiques que cosmiques. C’est là tout le talent de Paul Ruban : inventer des personnages atypiques qui possèdent un sens de l’humour noir, pince-sans-rire, frisant l’absurde, mais où perce un certain désarroi, voire une profonde détresse. La finesse d’esprit de l’auteur illumine aussi les faits divers qui, sous sa plume, prennent parfois un ton impertinent. Au-delà des exercices de style, ces nouvelles d’une grande inventivité nous rassurent sur la bonté et la malice délicieuse de la nature humaine.

Les nouvelles et poèmes de Paul Ruban ont paru dans plusieurs revues, notamment Mœbius, XYZ et Zinc. Il a aussi collaboré à des ouvrages collectifs, dont une anthologie de nouvelles canadiennes-françaises qui paraîtra en Allemagne à l'automne. Son premier recueil de nouvelles, Crevaison en corbillard (Flammarion Québec), est devenu un coup de cœur des libraires. Il vit à Toronto.

Lien vers la maison d’édition : https://www.flammarion.qc.ca/livres/497/crevaison-en-corbillard

Finalistes du Prix de poésie Trillium en langue française

Daniel Groleau Landry, Fragments de ciels, Les Éditions L'Interligne

Tiraillé par un passé où il a été traumatisé par l’homophobie, l’addiction et l’indifférence d’une société matérialiste, il s’échappe grâce à la poésie. L’œuvre voyage dans les ruminations de l’adulte au présent qui cherche l’absolution de l’adolescent fou qu’il a déjà été. Surtout, le jeune homme tente de réconcilier son présent avec son passé, afin de pouvoir embrasser pleinement sa liberté d’expression et accepter la nature éphémère de l’existence. Il examine les limites du langage, de l’identité, et surtout, de l’Amour.

Daniel Groleau Landry œuvre principalement dans les domaines de la littérature et de la musique. Boursier du Conseil des arts de l’Ontario et de la Ville d’Ottawa, il a publié trois recueils de poésie : Rêver au réel en 2012 (Prix Trillium 2014), Amorragies en 2016 et Fragments de ciels en 2018.

Lien vers la maison d’édition : https://interligne.ca/auteurs-auteures/daniel-groleau-landry/fragments-de-ciels/

Véronique Sylvain, Premier quart, Prise de parole

Dans Premierquart, la poétesse revisite le Nord, lieu de sa naissance, à travers le voyage et les souvenirs. Au long de son parcours, elle tentera de comprendre les drames et réalités à l’œuvre dans le rude climat nordique. Elle sera ainsi ramenée à ses propres combats, à la solitude, à la tristesse, à l’angoisse, et à l’hiver qui invite à l’introspection. La nature et l’écriture lui permettront d’inscrire sa quête dans un vaste héritage familial et littéraire.

Ce premier recueil de Véronique Sylvain tisse la nordicité en contrepoint d’une identité féminine et urbaine. Il s’inscrit dans la lignée de poètes établis (Robert Dickson, Patrice Desbiens, Michel Dallaire, Gaston Tremblay) et émergents (Sonia-Sophie Courdeau, Daniel Aubin) ayant contribué à forger l’esthétique poétique du Nouvel-Ontario.

Originaire du Nord de l’Ontario, Véronique Sylvain habite à Ottawa, où elle a obtenu une maîtrise portant sur les représentations du Nord dans la poésie franco-ontarienne. Ses poèmes ont paru dans les revues À ciel ouvert et Ancrages, ainsi que dans le recueil collectif Poèmes de la résistance (Prise de parole, 2019). Véronique se consacre à différents projets artistiques, dont l’écriture de chansons, et occupe le poste de responsable de la promotion et des communications aux Éditions David.

Lien vers la maison d’édition : https://www.prisedeparole.ca/titres-livre/?id=584

Finalistes du Prix littéraire Trillium en langue anglaise

Christina Baillie et Martha Baillie, Sister Language, Pedlar Press

Le livre de Martha et Christina Baillie, à la fois remarquable et, chose rare, original, semble constituer ce que Virginia Woolf appelait « une conversation dans la postérité ».

Sister Language est une collaboration, faite principalement de lettres et d’autres écrits, entre deux sœurs, dont l’une, Christina, diagnostiquée schizophrène, s’est suicidée avant la parution du livre en 2019.

Au fil de cet ouvrage hors norme, une « passerelle » d’un nouveau genre se construit lentement, dans une prose empreinte d’amour, pour relier les deux sœurs entre elles et avec leurs lecteurs, et tirer l’une d’elles de son profond isolement.

Christina Baillie était une écrivaine et une artiste schizophrène qui vivait à Toronto au moment de sa mort en 2019.

Martha Baillie est l’auteure de six romans, dont The Incident Report, qui a été retenu en sélection préliminaire du Prix Giller de la Banque Scotia. Elle a été publiée en France, en Allemagne, en Hongrie et aux États-Unis, ainsi qu’au Canada. Ses œuvres non fictionnelles sont parues dans la revue Brick. Son roman The Search for Heinrich Schlögel (publié en français sous le titre La disparition d’Heinrich Schlögel) a fait partie de la sélection du club de lecture d’Oprah. Elle habite à Toronto.

Lien vers la maison d’édition : http://www.pedlarpress.com/sister-language-christina-martha-baillie/

Téa Mutonji, Shut Up You’re Pretty, Arsenal Pulp Press

Dans le fascinant premier recueil de nouvelles publié par Téa Mutonji, une femme contemple ses traditions congolaises lors d’un mariage familial, une adolescente cherche le bonheur dans un paquet de cigarettes, une mère renoue avec sa fille grâce à leur intérêt commun pour le poisson, et une jeune femme décide de se raser la tête dans la salle d’attente d’une clinique d’avortement. Ces histoires fines et percutantes brouillent les frontières entre le désir et le choix, et abordent le caractère involontaire de l’expérience de narration. Teintées de pathos et d’humour, elles interrogent les moments où la féminité et l’identité sont non seulement remises en cause, mais aussi imposées.

Téa Mutonji est une poétesse et une auteure primée. Née au Congo-Kinshasa, elle vit et écrit à présent à Scarborough (Ontario) et a été nommée écrivaine émergente de l’année 2017 par l’Ontario Book Publishers Organization. Shut Up You’re Pretty est son premier livre.

Lien vers la maison d’édition : https://arsenalpulp.com/Books/S/Shut-Up-You-re-Pretty

Sara Peters, I Become a Delight to My Enemies, Strange Light

Sombre, tranchant et relevé de touches d’humour vives, d’images cristallines et de détails acérés, I Become a Delight to My Enemies est une méditation somptueuse et incroyablement puissante sur la violence et la honte infligées à la psyché et au corps féminins.

À travers de nombreuses voix et formes différentes, cette fiction expérimentale relate les récits de femmes vivant dans une ville étrange et met en scène un vécu fait de honte, de peur, de cruauté et de transcendance. Sara Peters conjugue la poésie et de courtes vignettes en prose pour brosser un portrait singulier et sans pitié d’une ville où les filles et les femmes mènent une vie marquée par la brutalité et osent des actes de résistance tout en nourrissant un profond désir de sécurité et d’appartenance. À la faveur de détails précis et d’images lumineuses et impressionnantes, chacun des personnages et l’ensemble de la ville prennent vie de façon éclatante au fil des pages. Ouvrage à la forme hybride, I Become a Delight to My Enemies est un exemple saisissant de la force exquise des mots et du pouvoir d’une écrivaine au talent et au potentiel exceptionnels de choquer et de faire bouger les choses.

Sara Peters est née à Antigonish (Nouvelle-Écosse) et vit à Toronto. Titulaire d’une maîtrise en beaux-arts de l’Université de Boston, elle a obtenu une bourse Stegner de l’Université de Stanford. Ses œuvres ont été publiées dans Slate, The Threepenny Review et la revue Poetry. Son premier livre est intitulé 1996.

Lien vers la maison d’édition : https://www.penguinrandomhouse.ca/books/566724/i-become-a-delight-to-my-enemies-by-sara-peters/9780771073571

Zalika Reid-Benta, Frying Plantain, House of Anansi Press

Kara Davis est une jeune fille prise entre deux feux – entre sa nationalité canadienne et son désir d’être une « vraie » Jamaïcaine, entre les colères et les leçons de vie de sa mère et de sa grand-mère, et entre la volonté de ne paraître ni trop « curieuse » ou trop « calme », ni trop « audacieuse » ou trop « tendre ». Situés dans le quartier torontois d’Eglinton Ouest, surnommé Little Jamaica (la petite Jamaïque), les douze récits qui s’entremêlent suivent les pas de Kara, de l’enfance jusqu’au seuil de l’âge adulte, de l’école élémentaire jusqu’au diplôme d’études secondaires. Au fil de l’ouvrage, nous la retrouvons en visite en Jamaïque, effarée par la présence d’une tête de cochon dans le congélateur de sa grand-tante, puis au début de l’école secondaire, victime d’une épouvantable farce commise par ses amis les plus proches, ou encore durant l’adolescence, chez sa grand-mère ou à l’extérieur, au milieu des batailles que se livrent ses grands-parents inflexibles.

Portrait riche et inoubliable sur la difficulté de grandir entre deux mondes, Frying Plantain montre comment, en un moment intense, l’amitié et l’amour peuvent se transformer en inimitié et en haine, des mesures de protection bien intentionnées peuvent devenir des mécanismes de contrôle et une simple taquinerie peut prendre un tour bien plus sombre. Dans son premier ouvrage brillamment incisif, Zalika Reid-Benta dépeint avec brio les tensions qui opposent une mère et sa fille, les aspirations des Canadiens de deuxième génération et les attentes culturelles de la première génération, ou encore l’identité noire et une société majoritairement blanche.

Zalika Reid-Benta est une écrivaine torontoise dont les œuvres sont parues sur CBC Books, dans TOK: Writing the New Toronto et dans l’Apogee Journal. En 2011, George Elliott Clarke l’a qualifiée d’« écrivaine à surveiller ». Titulaire d’une maîtrise en beaux-arts spécialisée en fiction de l’Université Columbia en 2014, elle a suivi en 2017 l’atelier de création littéraire du Banff Centre. Elle a obtenu un double diplôme en littérature anglaise et en cinéma, avec une mineure en études caribéennes, au Collège Victoria de l’Université de Toronto. Elle a également étudié la création littéraire à l’École des études permanentes de l’Université de Toronto. Elle écrit actuellement un roman fantastique pour jeunes adultes s’inspirant du folklore jamaïcain et de la spiritualité akan.

Lien vers la maison d’édition : https://houseofanansi.com/products/frying-plantain

Seth, Clyde Fans: A Picture Novel, Drawn & Quarterly

Fruit d’un travail commencé il y a de cela vingt ans, Clyde Fans examine l’optimisme du capitalisme du milieu du XXe siècle. Seth, bédéiste canadien de renom, présente, dans un graphisme tout en élégance, les rituels, les espoirs et les illusions d’une classe moyenne qui a cessé d’exister depuis longtemps en Amérique du Nord, celle des commis-voyageurs, ces hommes vêtus d’un costume de laine, qui, avec une volubilité excessive, vantaient les vertus de leur marchandise à des commerçants taciturnes aux yeux rivés sur la porte de leur échoppe. À l’instar du mythe d’une croissance économique éternelle, la cellule familiale qui tourne autour de Clyde Fans est une immense imposture. Le patriarche a abandonné l’entreprise à ses deux fils que tout oppose : l’un s’efforce de maintenir l’entreprise à flot, tandis que l’autre trouve refuge dans les bras maternels.

Les deux frères, Abe et Simon Matchcard, se démènent pour sauver leur entreprise familiale archaïque, spécialisée dans la vente de ventilateurs électriques, face à l’avènement de la climatisation. Clyde Fans est centré sur le parcours de Simon, qui entreprend en dernier ressort de devenir commis-voyageur pour quitter les murs protecteurs de la demeure familiale, mais qui, au bout du compte, s’avérera incapable d’échapper à la petite voix critique d’Abe qui résonne dans sa tête. Le déclin de l’entreprise scelle l’effritement des derniers liens qui unissaient les deux hommes, dont les parcours de vie, quoiqu’opposés, les mèneront tous les deux vers la tristesse.

Par sa narration intimiste et ses dessins splendides, Seth donne vie à des paysages urbains et à des objets d’époque fourmillant de détails qui racontent leurs propres histoires. Cette fresque, qui conduira les frères à suffoquer dans une maison de ville sans air, est le superbe témoin d’une époque révolue et mérite que l’on s’y plonge encore et encore.

Seth est le dessinateur de la série de bandes dessinées Palookaville, dont les volumes ont d’abord été publiés sous la forme de fascicules, puis de livres reliés biannuels. Ses bandes dessinées sont parues dans le New York Times Magazine, Best American Comics et McSweeney’s Quarterly. Ses illustrations ont été publiées dans de nombreuses publications, notamment en une du New Yorker, de The Walrus et de Canadian Notes & Queries. Seth a également collaboré avec Lemony Snicket dans le cadre de la nouvelle série pour jeunes lecteurs All the Wrong Questions. Il a conçu et illustré une nouvelle édition spéciale de Sunshine Sketches of a Little Town de Stephen Leacock (parue en français sous le titre Bienvenue à Mariposa). Il a confectionné la maquette de plusieurs rééditions de bandes dessinées classiques, notamment des collections d’œuvres de Charles Schulz, de John Stanley et de Doug Wright.

L’œuvre du dessinateur a été exposée partout dans le monde dans le cadre de nombreuses expositions collectives et solos. Son travail a fait l’objet d’une exposition au Musée des beaux-arts de l’Ontario, où a été présentée pour la toute première fois sa ville modèle Dominion. Il fait désormais partie des collections permanentes du Musée. Dominion City a ensuite été exposée dans des galeries et musées de l’Est et du Centre du Canada, avant d’être dévoilée dans certaines galeries de l’Ouest en 2014. Le documentaire Le Dominion de Seth, produit par l’Office national du film, revient sur la carrière de l’auteur.

Seth vit à Guelph (Ontario) avec sa femme Tania et leurs deux chats dans une vieille maison qu’il a baptisée « Inkwell’s End ».

Lien vers la maison d’édition : https://www.drawnandquarterly.com/clyde-fans

Finalistes du Prix de poésie Trillium en langue anglaise

Roxanna Bennett, Unmeaningable, Gordon Hill Press

Bienvenue à Unmeaningable, une foire aux monstres, où les bêtes curieuses ne sont autres qu’une culture qui jette l’opprobre sur la maladie et un système qui humilie les souffrants. Venez découvrir une merveille intemporelle, un esprit humain dans un corps humain, disséqué et exposé, sous vos yeux ébahis, pour votre plus grand plaisir. Assistez au rituel du sacrifice chirurgical! Observez l’indignité du placement en établissement! Laissez-vous surprendre par l’indifférence du capacitisme et par l’ignorance! Ce troublant recueil de sonnets « estropiés », qui met en scène une foule passionnante de cannibales et de chimères, met le lecteur face à une question cruciale : quel sens peut-on donner à une vie de douleur et d’isolement?

Roxanna Bennett est une poétesse ayant un handicap qui vit à Whitby (Ontario). Elle est l’auteure du recueil de colportage unseen garden (knife | fork | book, 2018) et de The Uncertainty Principle (Tightrope Books, 2014). Ses poèmes ont été publiés dans un grand nombre de revues et de recueils, dont récemment dans CV2, Grain, Riddle Fence, PRISM international, Plenitude Magazine et Tiny Tim Literary Review.

Lien vers la maison d’édition : https://www.gordonhillpress.com/products/unmeaningable

Doyali Islam, heft, McClelland & Stewart

Comment habiter dans un monde où « la lune / et le faux bourdon (comme le drone) sont suspendus dans le même ciel »? Comment être dans son propre corps en présence d’une suspicion de maladie auto-immune et de douleurs chroniques et récurrentes et dans une société qui s’encombre d’une construction aussi particulière que la sexualité féminine normale? Que pourrait bien sauver une fille de sa relation tendue avec un père rongé par le cancer? Étrangement à l’aise avec le lyrisme transcendant et l’innovation sur le plan formel, ces poèmes n’ont pas peur de soulever et d’examiner les fardeaux et les ruptures de toutes sortes, aussi bien d’ordre psychique que social, culturel, physique et politique.

Derrière les formes visuellement saisissantes du recueil, qui mêlent, selon les mots mêmes de l’auteure, sonnets fractionnés, sonnets doubles et poèmes parallèles, s’articule en filigrane le souvenir de la résilience du peuple palestinien. Pourtant, l’ouvrage ne vogue pas systématiquement vers des contrées lointaines, comme en témoigne la série des cinq « astro-poèmes » où s’entremêlent mythes et souvenirs.

Ces poèmes sont la voix d’une poétesse obnubilée par le petit et réticente à l’idée d’abandonner au silence les histoires modestes, les humbles formes de vie, les petits actes de bravoure et les beautés de l’ordinaire. Dans ces poèmes au style rigoureux, intimiste et lumineux, l’énergie du quotidien et la volonté du témoignage se mêlent dans une étreinte intense. heft est un registre de tendresse, de survie et de risque.

Doyali Islam s’est hissée parmi les finalistes de l’édition 2020 du Prix Griffin de poésie et du Pat Lowther Memorial Award pour son recueil heft (M&S, 2019). Elle a notamment participé à la série de vidéos Why I Write de CBC Books. Elle a discuté de l’utilité du silence dans l’émission The Sunday Edition, abordé les notions de langue, de forme, de beauté et d’empathie avec Anne Michaels dans CV2, et traité du lien entre la poésie et le corps dans The Next Chapter. Elle a également été l’invitée d’un des balados du Poetry Centre de l’Université Oxford Brookes, où elle a échangé avec Niall Munro au sujet de heft. Elle a passé plusieurs années à North Bay, où elle a organisé la série de lectures publiques « Conspiracy of 3 ». Ancienne éditrice de poésie pour l’Arc Poetry Magazined’Ottawa, elle habite aujourd’hui à Toronto.

Lien vers la maison d’édition : https://www.penguinrandomhouse.ca/books/595187/heft-by-doyali-islam/9780771005596

Matthew Walsh, These are not the potatoes of my youth, Goose Lane Editions

Dans ce premier recueil de confessions, Matthew Walsh se replonge dans les méandres de son enfance, en pleine campagne néo-écossaise, puis dans les Prairies et dans les cafés des gares de l’Alberta, jusqu’aux lettres d’amour et aux graffitis de Vancouver. Au cours de ce voyage nomade, l’auteur explore l’identité queer face à l’évolution constante de nos désirs et de notre identité actuelle, passée et en devenir.

Matthew Walsh met en vers des contes chargés de « sensibilités » catholiques et ponctués de jargon maritime. Dans These are not the potatoes of my youth, l’auteur met en lumière la chorégraphie complexe de la famille, l’angoisse de l’individualité et l’ambiguïté des histoires effacées, oubliées ou étouffées. L’ouvrage oscille entre les moments d’humour, la surprise et l’étrange sensation que les apparences sont parfois trompeuses.

Originaire de la côte est de la Nouvelle-Écosse, Matthew Walsh a traversé à deux reprises le Canada en autobus. Ses poèmes sont parus dans The Malahat Review, Arc, Existere, Matrix, Carousel et Geist. Matthew Walsh vit aujourd’hui à Toronto.

Lien vers la maison d’édition : https://gooselane.com/products/these-are-not-the-potatoes-of-my-youth