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Finalistes du Prix littéraire Trillium 2025

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Prix littéraire Trillium en langue française

Récompenser l’excellence en littérature de langue française chez les auteurs ontariens

Celine au Congo
Aristote Kavungu

Céline au Congo

Aristote Kavungu, Les Éditions du Boréal

Le personnage étonne. L’écrivain fascine. On parle partout de lui. Il est lu, plus que jamais. Louis-Ferdinand Céline ne fait jamais l’unanimité; pour ou contre, il y a toujours une objection ou une dénégation.

Son antisémitisme est amplement documenté. Son racisme, moins. Aristote Kavungu a relu les pamphlets où le racisme est flagrant, mais aussi Voyage, où il l’est tout autant, sauf que personne ne l’avait vu. Le racisme de Céline serait-il soluble dans son génie encore davantage que son antisémitisme? « J’aime pas les nègres hors de chez eux… c’est tout », n’est-ce pas là une formule romancée de « la France aux Français »?

Dans ce pamphlet – genre éminemment célinien –, Aristote Kavungu veut d’abord remettre la négrophobie de Céline dans la discussion sur son antisémitisme. Ensuite, il se dresse contre cette France qui a décidé, presque en chœur, de se refaire une vertu sur le dos de l’ermite de Meudon.

Aristote Kavungu est né en République démocratique du Congo de parents angolais. Il est diplômé en langue et littérature françaises de l’Université Sorbonne Paris Nord et a suivi une formation à l’Université d’Ottawa. Il a été finaliste du Prix Anne-Hébert pour L’Adieu à San Salvador en 2001, finaliste du Prix des lecteurs de Radio-Canada et lauréat du Grand Prix du Salon du livre français de Toronto pour Un train pour l’Est, publié aux Éditions L’Interligne en 2003. Il est également l’auteur du roman Mon père, Boudarel et moi, finaliste du Prix Trillium. Il enseigne la langue et la littérature françaises à Whitby.

Toronto jamais bleue
Marie Hélène Larochelle

Toronto jamais bleue

Marie-Hélène Larochelle, Leméac Éditeur

En suivant le quotidien d’Hannah, jeune itinérante de Toronto qui rêve de bord de mer alors qu’elle dérive de rue en rue, puis le tangage de Carol qui accouchera dans une ruelle putride, et enfin le va-et-vient de quatre prostituées dans l’après-force de l’âge qui partagent logis, malheurs, vieux clients et petits bonheurs de l’art brut, le roman traverse les jours et les nuits de femmes libres et sans compromis. Mais à force de voir leurs lignes de vie croiser une détresse masculine sans rémission et qui s’ajoute à leur propre déroute, on se demande si la monstruosité qui les habite tous n’est pas la ville elle-même, jamais bleue et toujours grise, incapable de guérir sa propre marginalité citoyenne.

Née à Québec, Marie-Hélène Larochelle est professeure de littérature à l’Université York de Toronto. Elle a publié divers ouvrages savants sur la monstruosité et l’invective, ainsi que les romans Daniil et Vanya (Québec Amérique, 2017), Je suis le courant la vase (Leméac, 2021), finaliste au prix littéraire Trillium 2022, et Toronto jamais bleue (Leméac, 2024), qui a reçu le Prix littéraire Janette-Bertrand 2024.

Le prince africain le traducteur et le nazi
Didier Leclerc

Le prince africain, le traducteur et le nazi

Didier Leclair, Éditions David

Antonio Jose Henrique Dos Santos Mbwafu, prince héritier du royaume Kongo (dans l’Angola colonisé par les Portugais), se livre à un trafic de diamants qui transite entre son pays et la France. À Paris, il est secondé par son traducteur et interprète de swahili, Jean de Dieu, et son chauffeur Hans. Il décide de faire un voyage à Lisbonne dans le but de récupérer les sacs de café que son père, le roi Pedro VII, lui a envoyés afin de les vendre. Dans ces sacs, il y a des diamants…

Les activités du Prince Antonio ont attiré l’attention du major Baumeister, un tortionnaire de la Gestapo qui cherche à s’approprier les pierres précieuses. Dès lors, s’organise une captivante chasse à l’homme dans Paris, un duel opposant le nazi aux amis du Prince, Sarah sa copine polonaise juive, Jean de Dieu le dandy, Jenny la Chinoise qui fume des cigarettes à la menthe, Armando le Brésilien propriétaire de café, et d’autres personnages aussi colorés.

Dans ce roman d’espionnage fascinant, Didier Leclair fait voir l’Occupation de Paris durant la Deuxième Guerre mondiale d’un point de vue original, celui des Noirs et des colonisés qui ont eux aussi refusé d’accepter le nazisme.

Didier Leclair, nom de plume de l’auteur Didier Kabagema, est né à Montréal. Il a vécu dans plusieurs pays en Afrique avant de s’établir à Toronto. Récipiendaire du Prix Trillium en 2000 pour Toronto, je t’aime, finaliste au Prix littéraire du Gouverneur général en 2004 pour Ce pays qui est le mien et lauréat du Prix Christine-Dimitriu-Van-Saanen en 2016 pour son roman Pour l’amour de Dimitri, il partage son temps entre la littérature et sa passion pour le jazz.

Un lourd prix à payer
Claire Ménard Roussy

Un lourd prix à payer

Claire Ménard-Roussy, Éditions David

Après la Seconde Guerre mondiale, Frans et Hannah Dykstra arrivent au Canada, comme plusieurs autres familles néerlandaises, dans l’espoir d’y trouver un avenir plus prometteur. Ils s’installent sur une ferme de l’Est ontarien avec leurs enfants, Margriet et Pieter, d’âge scolaire, et leur bébé Adriaan. Ils commencent alors à apprivoiser leur nouvelle vie et à réaliser leur rêve dans ce pays van melk en honing (de lait et de miel).

Mais tout n’est pas gagné… Un drame inattendu survient et met subitement fin à leur stabilité et à leur bonheur. Le village entier sera ébranlé et des vies seront changées par les événements qui vont s’y dérouler. Une enquête policière se met en branle. Qu’est-il arrivé en septembre 1959 ?

Dans ce roman captivant qui se transforme peu à peu en un véritable thriller, Claire Ménard-Roussy fait revivre, avec beaucoup de réalisme et de finesse, le quotidien du petit village de son enfance, tout en rappelant que le Canada a été, dans les années cinquante, une grande terre d’accueil et que les défis de l’immigration – l’isolement, le mal du pays, les préjugés − ne datent pas d’hier.

Claire Ménard-Roussy a grandi en Ontario, dans le canton de Glengarry, avant de mener une carrière d’enseignante à Sturgeon Falls et à Ottawa. Son premier roman Raoul, tu me caches quelque chose a été publié aux Éditions Prise de Parole en 2019.

Nickel City Fifs
Alex Tétreault

Nickel City Fifs

Alex Tétreault, Prise de parole

Par un soir ordinaire au Zigs, le bar gai de Sudbury, un jeune queer en manque de communauté vit un périple initiatique hors du commun. Sous les auspices de Sainte Poésie, esprit protecteur du cratère, la faune colorée des lieux lui présente son monde magique en le conviant à visiter des univers éclectiques et absurdes. Sauront-iels le convaincre d’en faire partie ou bien le perdront-iels au profit de la grande ville?

Première pièce d’Alex Tétreault, une figure émergente du théâtre sudburois, Nickel City Fifs déforme et pervertit la culture franco-ontarienne pour la queerifier, pour réimaginer son histoire. Dans une atmosphère à la fois campy, irrévérencieuse, vulgaire et revendicatrice, où la chanson à répondre rencontre l’art du drag, où l’odeur de la tarte au sucre se mêle à celle du cuir, et où Dalpé côtoie Etheridge, son épopée sudburoise est une lettre d’amour aux communautés queer et francophone de la région.

Né et établi à N’Swakamok (Grand Sudbury) dans le Nord ontarien, Alex Tétreault est un artiste et activiste communautaire queer francophone. Il est diplômé des défunts programmes de Théâtre et de Science politique de la Laurentian University. Au printemps 2024, il est devenu le huitième poète officiel de la Ville du Grand Sudbury.

Prix littéraire Trillium en langue anglaise

Récompenser l’excellence en littérature de langue anglaise chez les auteurs ontariens

Wild Houses
Colin Barrett

Wild Houses

Colin Barrett, McClelland & Stewart / Penguin Random House Canada

« Un écrivain au talent évident, qui œuvre à un niveau très élevé. » — The Guardian

L’auteur primé de Homesickness et de Young Skins signe un premier roman à la fois sombre et drôle, et profondément émouvant, qui traite des crimes désespérés, des rêves abandonnés et des secrets d’une petite ville qui ne peuvent rester enfouis.

Alors que la localité de Ballina, dans l’ouest de l’Irlande, s’apprête à vivre la fin de semaine la plus excitante de l’année, la tension entre Cillian English, un petit trafiquant, et Gabe et Sketch Ferdia, deux frères qui font respecter la loi dans le comté de Mayo, tourne à la violence et se solde par un ultimatum sans appel.

Lorsque Dev, un solitaire, ouvre sa porte un vendredi soir, il trouve Doll, le frère adolescent de Cillian, couvert de bleus et l’air abattu. Il est pris en otage par Gabe et Sketch. Bousculé par ses cousins malfaisants, poussé par le chien de sa mère décédée et aveuglé par des lumières tournoyantes, Dev se retrouve malgré lui entraîné dans la vengeance des Ferdia.

Pendant ce temps, Nicky, 17 ans, ne peut se défaire du sentiment que quelque chose de grave est arrivé à son amoureux Doll. Avec la gueule de bois, encore sous le choc d’une nuit de vendredi mouvementée et hantée par ses propres démons, Nicky se lance dans une mission effrénée pour sauver Doll, tout en s’interrogeant sur son avenir à Ballina.

Colin Barrett est né au Canada en 1982 et a grandi dans le comté de Mayo. En 2009, il a reçu le Penguin Ireland Prize. Homesickness a été nommé « Meilleur livre de l’année » par le New York Times, et Young Skins a remporté le Frank O’Connor International Short Story Award, le Guardian First Book Award et le Rooney Prize for Irish Literature. Ses œuvres ont été publiées dans The New Yorker, A Public Space, Granta et The Stinging Fly. En 2015, Barrett a été nommé parmi les cinq meilleurs auteurs de moins de 35 ans par la National Book Foundation.

My Fighting Family
Morgan Campbell

My Fighting Family

Morgan Campbell, McClelland & Stewart / Penguin Random House Canada

Le premier mémoire du journaliste primé Morgan Campbell : une histoire incroyable de conflits familiaux à travers les générations, une histoire hilarante et émouvante de passage à l’âge adulte, et une puissante prise de conscience de ce que cela veut dire d’être Noir au Canada, particulièrement quand on a de solides racines américaines.

Morgan Campbell est issu d’une « famille bagarreuse », un lien et un conflit qui trouvent leurs racines dans le sud de Chicago dans les années 1930. Les familles de son père et de sa mère ont toutes deux fait partie de la Grande Migration qui a vu les populations rurales du Sud des États-Unis affluer vers le Nord industrialisé. Or, une histoire marquée par des affronts présumés et des différences de classe sociale a cristallisé une grande querelle qui n’a fait que s’intensifier au cours du siècle qui a suivi, après que les familles se sont unies par le mariage, puis se sont séparées de part et d’autre de la frontière.

Le grand-père maternel de Morgan, Claude Jones, reconnu pour être rancunier, était aussi un musicien accompli, un collègue d’Oscar Peterson et une figure de la scène jazz de Chicago. Il a été invité à jouer à Toronto, est tombé amoureux de la ville et a fini par s’installer au Canada au milieu des années 1960, ouvrant la voie à ses parents qui l’ont rejoint dans le tumulte de la guerre du Vietnam et du mouvement des droits civiques. La grand-mère paternelle de Morgan, Granny Mary, est toutefois restée aux États-Unis, une distance qui n’a fait que renforcer ses projets et ses ressentiments.

Cet esprit combatif ne se limitait toutefois pas aux querelles familiales, mais animait la façon dont chaque génération évoluait dans le monde. Qu’il s’agisse de lutter en groupe contre les nouveaux arrivants suprémacistes blancs qui s’opposaient violemment aux voisins noirs, ou de la mère de Morgan, encore adolescente, dont la réputation s’est bâtie sur quelques coups bien placés, assénés à des brutes racistes et bruyantes. La leçon était claire : parfois, les mots ne suffisent pas.

Au Canada, les Campbell ont fondé leur propre famille, mais les tensions entre beaux-parents n’ont jamais cessé, même lorsque le divorce et la maladie ont menacé les fondements mêmes de la vie qu’ils avaient construite. Le jeune Morgan, aspirant écrivain, athlète en herbe et spécialiste du slow jam, a été témoin de tout cela. Ses profondes racines américaines lui ont valu un statut de marginal, à l’origine de bagarres dans la cour de récréation et révélateur du fossé profond entre la réputation utopique du multiculturalisme canadien et la réalité qui était pourtant très différente.

Ayant grandi entre ces identités et nationalités disparates, réelles ou imaginaires – Noir et Canadien, Canadien et Américain, Campbell et Jones –, Morgan Campbell signe un récit plein d’esprit, sage, riche et émouvant sur le cheminement vers la clarté au milieu de tous ces conflits.

Morgan Campbell est un journaliste primé, actuellement collaborateur principal à CBC Sports et collaborateur auNew York Times. Pendant plus de 18 ans, il a travaillé au Toronto Star et s’est imposé comme l’un des meilleurs journalistes sportifs du Canada, faisant preuve d’une connaissance étendue et approfondie, trouvant des sujets originaux et les racontant avec finesse et nuance. Il a couvert des sports aussi variés que la boxe, le baseball et le football. Les meilleurs articles de Campbell ont mis en évidence les liens entre le sport et des questions extérieures au terrain, telles que la race, la culture, la politique et les affaires.

Code Noir
Canisia Lubrin

Code Noir

Canisia Lubrin, Alfred A. Knopf Canada / Penguin Random House Canada

Un premier roman révolutionnaire et éblouissant de l’une des autrices les plus prometteuses et admirées du Canada.

Le premier roman de Canisia Lubrin est une œuvre d’art rare, un livre brillant et d’une originalité saisissante qui allie une immense force littéraire et politique. Sa structure est d’une simplicité trompeuse : elle s’inspire du tristement célèbre « Code noir », un ensemble de décrets historiques promulgués en 1685 par le roi Louis XIV définissant les conditions de l’esclavage dans l’empire colonial français. Le Code original comptait cinquante-neuf articles; Code Noir comporte cinquante-neuf récits interreliés, des fragments vivants, inoubliables et complexes, peuplés de personnages cosmopolites qui aspirent à vivre au-delà des ruines du passé. Allant du réalisme contemporain à la dystopie, de la fantaisie futuriste à la fiction historique, cet entrelacement inventif et changeant d’histoires dépasse largement le cadre des décrets officiels. Ce livre audacieux et virtuose, écrit par une jeune auteure en plein essor, est d’actualité et captivant. Les récits sont illustrés par des dessins en noir et blanc de l’artiste visuel de renom Torkwase Dyson – un dessin par récit.

Canisia Lubrin est l’auteure de Voodoo Hypothesis et The Dyzgraphxst. Ses œuvres ont été récompensées par le Griffin Poetry Prize, l’OCM Bocas Price for Caribbean Literature, l’OCM Bocas Prize for Poetry, le Derek Walcott Prize, le Writer’s Trust of Canada Rising Stars Prize, etc. Également finaliste au Prix Trillium pour la poésie et du Prix littéraire du Gouverneur général, Lubrin a reçu des bourses du Banff Centre, du Civitella Ranieri en Italie, de l'Université Simon Fraser, du Colloque littéraire de Berlin, de l'Université Queen's et du Victoria College de l'Université de Toronto. Elle a étudié à l’Université York et à l’Université de Guelph, où elle coordonne actuellement le programme de maîtrise en création littéraire de la School of English & Theatre Studies. En 2021, Lubrin a reçu le prix Windham-Campbell pour la poésie, et le Globe & Mail l’a nommée poète de l’année. Code Noir : Metamorphoses est son premier roman, qui comprend des récits sélectionnés pour le Journey Prize (2019, 2020), le Toronto Book Award (2018) et le Shirley Jackson Award (2021). Née à Sainte-Lucie, Lubrin vit aujourd’hui à Whitby, en Ontario, et est éditrice de poésie chez McClelland & Stewart.

Who Will Bury You
Chido Muchemwa

Who Will Bury You? And Other Stories

Chido Muchemwa, Astoria / House of Anansi Press

Des histoires intimes sur des Zimbabwéens à un moment charnière de leur vie, qui les obligent à décider qui ils sont vraiment et à choisir ceux qu’ils considèrent comme les leurs.

Les douze nouvelles touchantes de Who Will Bury You? se déroulent à Toronto et au Zimbabwe. Elles explorent les thèmes de la perte, de l’identité et de l’inégalité en racontant l’histoire de Zimbabwéens qui ont souvent l’impression d’être marginalisés. Une mère et sa fille doivent s’adapter à une nouvelle dynamique relationnelle lorsque la fille révèle son homosexualité. Deux sœurs se demandent ce qui les unira après la mort de leur grand-mère. Une fille tente de dire à son père qu’elle l’aime alors qu’elle s’apprête à quitter la maison pour la première fois. Une journaliste emmène sa mère en deuil en voyage pour réaliser un reportage sur des filles qui auraient été enlevées par des sirènes. Une fille née pour être l’épouse du dieu du fleuve devient une héroïne lorsque le chaos éclate dans la puissante Zambezi. Un groupe de mères découvre jusqu’où elles sont prêtes à aller pour protéger leurs enfants en temps de guerre.

Éphémères, mais merveilleusement satisfaisantes, les nouvelles du premier recueil de Chido Muchemwa explorent les raisons qui poussent les gens à quitter leur foyer, à y revenir et à y rester.

Née au Zimbabwe, Chido Muchemwa est une écrivaine et universitaire qui vit à Toronto. Ses nouvelles ont déjà été publiées dans Augur, Baltimore Review, Catapult, FIYAH, Lolwe et Prism International, pour n’en citer que quelques-uns. Elle a reçu la bourse Miles Morland en 2022 et est titulaire d’une maîtrise en création littéraire de l’Université du Wyoming.

Im So Glad We Had This Time Together
Maurice Vellekoop

I'm So Glad We Had This Time Together

Maurice Vellekoop, Random House Canada / Penguin Random House Canada

« Un véritable régal parmi les romans graphiques. Ce récit initiatique magnifique et honnête se distingue par sa qualité. L’un des meilleurs livres de l’année jusqu’à présent. » —Toronto Star

Pour les fans de Fun Home d’Alison Bechdel, I'm So Glad We Had This Time Together est un roman graphique épique racontant l’histoire d’un illustrateur queer qui survit à une enfance profondément chrétienne dans le Toronto des années 1970.

Faites connaissance avec le petit Maurice Vellekoop, le plus jeune des quatre enfants élevés par des immigrants néerlandais dans les années 1970 dans une banlieue ouvrière de Toronto. Même s’ils sont issus d’un milieu ouvrier, les Vellekoop sont passionnés par l’art, la musique et le cinéma, et ils inculquent au jeune Maurice un profond respect pour les arts, à l’exception de la littérature. En effet, Maurice préfère de loin regarder Cher et Carol Burnett à la télévision plutôt que de lire un livre. Il adore également jouer avec les poupées Barbie de ses copines et aider sa mère dans son salon de coiffure, qu’elle tient dans le sous-sol de leur maison. En gros, il est vraiment, vraiment gai – ce qui pose un énorme problème, car la famille fait partie de l’Église chrétienne réformée, une secte calviniste stricte. Ils vont à l’église deux fois le dimanche et envoient leurs enfants dans une école chrétienne privée, à des cours de catéchisme et au Calvinist Cadet Corps. Inutile de dire que l’église est intolérante envers l’homosexualité. Bien qu’elle aime profondément son fils, la mère de Maurice, Ann, ne peut l’accepter tel quel, ce qui marque le début d’une longue période de brouille entre eux.

Maurice lutte pour surmonter cette épreuve jusqu’à ce qu’il obtienne son diplôme d’études secondaires et soit accepté à l’Ontario College of Art au début des années 1980. Il y trouve une communauté bohème accueillante, notamment un professeur brillant et ouvertement homosexuel qui l’encourage à sortir du placard. Mais, alors que Maurice commence à s’initier à la sexualité et à l’amour homosexuels, une série de désastres sentimentaux, suivis d’une violente agression, le font retomber dans le désarroi. Puis l’ombre du sida s’abat sur le pays. Maurice réagit en se réfugiant dans les obsessions de son enfance et cherche à satisfaire ses besoins émotionnels en allant au cinéma et au théâtre, en écoutant de la musique, en noyant son malheur dans l’alcool et en se livrant à une création artistique prolifique. Lorsque ces stratégies échouent inévitablement, Maurice se lance enfin dans un voyage vers le véritable désir de son cœur. En psychothérapie, la toile d’araignée formée par sa famille, sa foi, sa culpabilité, sa sexualité, sa santé mentale, les répercussions intergénérationnelles de la Deuxième Guerre mondiale, le roi Louis II de Bavière, la laque French Formula et bien d’autres éléments commence enfin à se démêler. Mais ce sera un processus long, chaotique et parfois hilarant.

I'm So Glad We Had This Time Together est un portrait captivant de ce qu’est la loyauté envers soi-même, d’apprendre à pardonner et d’être un artiste.

Maurice Vellekoop est né en 1964 dans la banlieue de Toronto. Artiste et illustrateur prolifique, il travaille sans relâche depuis trois décennies. Outre ses publications, il compte parmi ses clients Swissair, Abercrombie & Fitch, Air Canada, Smart Car et LVMH. Il vit à Toronto avec son conjoint, Gordon Bowness.

Prix du livre jeunesse Trillium en langue française

Récompenser l’excellence en littérature jeunesse de langue française chez les auteurs ontariens

Rose du désert
Michele Laframboise

Rose du désert

Michèle Laframboise, Éditions David

Dans le monde hostile de Sérail, des familles continuent tant bien que mal de survivre derrière le Rideau qui les protège des chutes mortelles de pression.

La jeune Rose déteste tout et tout le monde : Alouette-la-parfaite, Paruline-la-coquette, William-le-pelucheur, la rivière à sec, les corvées, et son propre « cerveau capricieux » qui papillonne d’une idée à l’autre… et peine en mathématiques ! Convaincue que le Rideau en chépasquoinium va les lâcher, Rose s’enferme dans une solitude farouche que même Paruline, qui tente de se rapprocher d’elle, ne peut percer.

Or, des incidents se produisent et la sécheresse s’aggrave. Rose devra surmonter ses lacunes et faire un pas vers les autres pour trouver des solutions.

Rose du désert est un roman de science-fiction qui reprend l’univers et quelques personnages clés du Secret de Paloma (2021).

Michèle Laframboise vit à Mississauga, dans le sud de l’Ontario, où elle partage son temps entre le dessin, l’écriture et sa famille. De formation scientifique, elle s’est imposée comme auteure de science-fiction, en concoctant, à la plume ou au pinceau, des intrigues captivantes se déroulant dans des mondes empreints de mystère. Elle a publié à ce jour une vingtaine de romans et d’albums de BD ainsi que de nombreuses nouvelles, lui ayant valu plusieurs distinctions et prix littéraires, dont Le prix du livre d’enfant Trillium, en 2023, pour Le secret de Paloma.

Le roi poubelle
Eudes La Roche Francoeur

Le roi Poubelle

Eudes La Roche-Francoeur, Prise de parole

Élise, une documentariste, fait naufrage au milieu du Pacifique Nord sur une île étrange entièrement constituée de déchets. Seule survivante, elle cherche de l’aide et tombe sur le roi Poubelle, unique habitant et souverain autoproclamé des lieux.

Peu habitué au contact avec les humains, il voit d’abord en Élise un rebut à transformer au même titre que les autres. Après une première rencontre difficile, ils se découvrent des passions communes, et lentement, développent une affection l’un pour l’autre.

Mais Élise ne peut rester. Elle rêve de retourner dans le monde d’où elle vient, un monde que le roi Poubelle méprise, car il rejette à la mer tant de choses précieuses à ses yeux.

Originaire de la ville de Québec, Eudes La Roche-Francoeur est un artisan du théâtre musical et jeunesse, art qu’il pratique partout dans la francophonie canadienne. Nourri de ses expériences de travail avec et pour les jeunes, son théâtre est empreint de compassion et d’imagination débridée. Le roi Poubelle est sa première pièce publiée.

Le bonnet magique promo
Mireille Messier

Le bonnet magique

Mireille Messier, Comme des géants

Il y a de cela plusieurs lunes, vivaient, dans une minuscule chaumière, Isaura, Arlo et leur hérisson Capucin. Lorsque leur animal bien-aimé tombe malade, Isaura propose de partir à la recherche de gnomes au pouvoir magique de guérison. Convaincus que ceux-ci pourront aider Capucin, les enfants s’aventurent dans la forêt avec quelques offrandes, dans l’espoir d’attirer les petites créatures aux bonnets rouges.

Originaire d’Ottawa, Mireille Messier a complété des études en théâtre et en radio diffusion. Grâce à son travail de scénariste à la télé, Mireille Messier fait ses premiers pas en littérature jeunesse en 1999. Depuis, elle a publié une trentaine de romans, d’albums et de livres documentaires pour les jeunes lecteurs. Mireille Messier donne une centaine de présentations scolaire par année dans les écoles françaises et d’immersion un peu partout au Canada. En plus d’être autrice, (ou auteure, c’est selon) Mireille Messier est aussi artiste de voix hors-champ, scénariste, réalisatrice, traductrice et fière maman. Mireille partage son temps entre la très grande ville de Toronto, en Ontario, et le tout petit village de Paradise, en Nouvelle-Écosse.

Prix de poésie Trillium en langue anglaise

Récompenser l’excellence en poésie de langue anglaise chez les auteurs ontariens

The Seventh Town Ghosts
Faith Arkorful

The Seventh Town of Ghosts

Faith Arkorful, McClelland & Stewart / Penguin Random House Canada

Finaliste du CBC Poetry Prize et lauréate du National Magazine Award, Faith Arkorful signe ici un premier recueil de poèmes à couper le souffle, d’une profondeur inégalée.

Le recueil The Seventh Town of Ghosts est hanté par des fantômes. Ces villes emblématiques, ancrées dans le passé, le futur et le présent, donnent naissance à un chant particulier : des chansons destinées au lecteur qui se débat avec l'existence, la paix fragile au sein de la famille et l'interdépendance souvent tendue de la vie. Ici, le discernement est partout, guidé par la perspicacité de Faith Arkorful. Il porte non seulement sur les ravages causés par l’État et la police à la communauté noire et à la vie en général, mais aussi sur un kaléidoscope de liens : la sororité, la filiation, la parenté, la solitude, la mort, l’amour. La poète montre également comment la tendresse, choisie et répétée, peut protéger des coups de la vie.

Ces villes enchantent également, prenant forme à travers l’humour, l’ironie et les petites réfractions du langage, où Faith Arkorful nous guide à travers les failles et les courants sous-jacents, sous la forme de fruits, de volcans insulaires, de Formule 1 et du bourdonnement expansif de la vie.

Cette poète-voyageuse livre un témoignage attentif et bienveillant, réservant son attention non seulement à ses proches vivants et morts, mais aussi aux choses fragiles et aux choses durables. Ces poèmes nous rappellent ce qui façonne notre présence mystérieuse et éphémère sur Terre.

Faith Arkorful a publié ses œuvres dans GUTS Magazine, Peach Magazine, PRISM International, Hobart Pulp et Canthius Magazine, entre autres. En 2022, elle a été demi-finaliste du concours de poésie Discovery du 92NY. Elle a reçu une mention honorable aux National Magazine Awards de 2020 et a été présélectionnée pour le CBC Poetry Prize en 2019. Faith est née à Toronto, où elle réside toujours.

Daddy
Jake Byrne

DADDY

Jake Byrne, Brick Books

Si l’on répète suffisamment un traumatisme, peut-on en faire un rythme dansant? Si l’on se perd suffisamment dans les sensations physiques, peut-on atteindre la liberté?

DADDY est un regard puissant sur le patriarcat, les traumatismes intergénérationnels et le désir queer, qui cherche à démêler les systèmes de contrôle pour retrouver la vulnérabilité. Les poèmes de Byrne sont à la fois révélateurs, ludiques et méticuleux sur le plan sonore. Ils cherchent à dialoguer avec une voix intérieure qui ne se tait pas. Des figures paternelles cruelles se dissolvent en papas musclés vêtus de cuir sur des pistes de danse qui sentent le poppers; la douleur du passé sème les graines d’une exploration joyeuse du désir queer.

Jake Byrne est l’auteur de Celebrate Pride with Lockheed Martin (Wolsak & Wynn, 2023) et de DADDY (Brick Books, 2024). En 2019, il a remporté le Foster Prize pour la poésie décerné par CV2. Il vit à Toronto/tka : ronto.

Terrarium
Matthew Walsh

Terrarium

Matthew Walsh, icehouse poetry / Goose Lane Editions

Cru, révélateur et souvent désordonné, Terrarium poursuit l’exploration par Matthew Walsh de l’identité et du désir queer face aux hauts et aux bas solitaires de la dépression et de la dépendance.

Dans ce nouveau recueil, Walsh reprend là où son premier ouvrage, These are not the potatoes of my youth, s’était arrêté. Walsh écrit dans un style qui le caractérise, allant des parcs de Toronto « jonchés de feuilles de magnolia » à la Californie, « une longue robe de cocktail noire, les lumières nocturnes, l’améthyste et la citrine se reflétant sur le bras musclé de la mer », sa voix intime et exposée, comme un murmure entre amis ou amants.

Puis, lorsqu’il rumine sur des influences et des thèmes aussi divers que la poésie de Frank O’Hara et de Gwendolyn MacEwen, les caprices d’Instagram et la « réinvention » de Miss Havisham dans un bain public de Toronto, il offre aux lecteurs l’occasion de réfléchir profondément ou de rire aux éclats, tendant la main pour combler le fossé qui nous sépare.

Matthew Walsh a grandi en Nouvelle-Écosse et vit aujourd’hui à Toronto. Ses poèmes ont été publiés dans Joyland, The Capra Review, The Antigonish Review, The Malahat Review et Geist, et dans un recueil intitulé ICQ, ainsi que dans son célèbre recueil These are not the potatoes of my youth, finaliste des prix Trillium et Gerald Lampert.