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Profil sectoriel – Livres

PROFIL SECTORIEL DE FÉVRIER 2023

Introduction

L’édition de livres au Canada est une industrie de 1,4 milliard de dollars, dont les deux tiers des recettes d’exploitation totales à l’échelle nationale proviennent de l’Ontario, soit 980 millions de dollars. En Ontario, l’écosystème de l’édition de livres inclut de grandes maisons d’édition appartenant à des intérêts étrangers ainsi que de plus petites entreprises appartenant à des intérêts canadiens.

Taille de l’industrie et impact économique

Remarque : Les renseignements qui suivent concernant l’emploi, les revenus et le marché de consommation donnent un aperçu de l’activité dans l’industrie fondé sur les meilleures données disponibles. Bon nombre des chiffres correspondant aux éditeurs appartenant à des intérêts canadiens qui figurent dans ce profil incluent un nombre très limité de grandes entreprises dont les caractéristiques sont souvent très différentes de celles des petites et moyennes maisons d’édition. Tous les chiffres en dollars sont exprimés en devises canadiennes, sauf indication contraire.

Emploi et salaires

  • En 2020, l’industrie canadienne de l’édition de livres a généré 8 815 emplois, soit une baisse de 11 % par rapport à 2019. Les emplois dans l’édition de livres en Ontario représentaient 69 % du total national, soit 6 130 emplois[1].
  • En 2020, les salaires, traitements, commissions et avantages sociaux des éditeurs de livres canadiens représentaient 26,5 % des dépenses d’exploitation, avec un total de 354,4 millions de dollars[2]. L’Ontario représentait plus de 227 millions de dollars (ou 64 %) des salaires, traitements et avantages sociaux nationaux en 2020[3].
  • Selon les données d’enquête recueillies par BookNet Canada, les éditeurs canadiens comptaient en moyenne 19,5 employés à temps plein et 8,8 employés à temps partiel en 2021[4]. Les éditeurs canadiens qui ont participé à cette étude représentaient environ 72 % du marché du livre imprimé de langue anglaise, 65 % des répondants étant de petites maisons d’édition (revenus inférieurs à 999 999 dollars), 26 % des maisons d’édition de taille moyenne (revenus allant de 1 million à 9 999 999 dollars) et 9 % des grandes maisons d’édition (revenus de 10 millions de dollars ou plus)[5]. Les données de BookNet suggèrent également que la composition du personnel est restée stable pour la majorité (63 %) des éditeurs de 2020 à 2021, tandis que le nombre d’employés a augmenté pour 30 % des éditeurs et a diminué pour seulement 8 % d’entre eux[6].
  • Si l’on examine plus particulièrement le secteur de l’édition appartenant à des intérêts canadiens, la majorité des entreprises emploient de zéro à cinq personnes (62,5 %)[7]. En moyenne, les employés salariés gagnent de 40 000 dollars à 59 000 dollars par année, à l’exception des cadres supérieurs qui gagnent en moyenne de 60 000 dollars à 69 000 dollars[8].
  • Fait notoire, les nouvelles données recueillies par l’Association of Canadian Publishers (ACP) suggèrent une augmentation du recours aux travailleurs indépendants, avec 6 % de répondants supplémentaires déclarant travailler en tant qu’indépendants plutôt qu’en tant que salariés[9]. La moitié de tous les travailleurs indépendants ou contractuels interrogés dans le cadre de cette enquête ont indiqué qu’ils gagnaient moins de 30 000 dollars par an en moyenne grâce aux revenus liés à leur travail d’édition[10].
  • Ces données de l’ACP soulignent également que la moitié des répondants à l’enquête travaillent selon un modèle hybride, que 40 % travaillent entièrement à distance et que seulement 9 % des répondants travaillent entièrement en personne[11]. Lorsqu’on a demandé aux chefs d’entreprise s’ils prévoyaient conserver indéfiniment des modèles hybrides ou à distance, 81 % d’entre eux ont répondu par l’affirmative[12].
  • Selon l’enquête « Industry Salary Survey 2022 », du Publishers Weekly, (qui couvre les États-Unis), la rémunération médiane pour tous les types de postes (rédaction, ventes et marketing, gestion et opérations et production) était de 72 500 dollars américains en 2021, en hausse par rapport à 67 300 dollars américains en 2020[13]. Cependant, alors que la composition du secteur reste très majoritairement féminine (77 %), il existe un écart de rémunération persistant, la rémunération médiane des hommes s’élevant à 90 000 dollars américains et celle des femmes à 70 000 dollars américains[14]. Alors que les femmes occupent la majorité des postes de rédaction, de vente et de marketing, et d’exploitation et de production (78 %), elles ne représentent que 54 % des postes de direction (le segment le mieux rémunéré du secteur), et l’homme médian interrogé a tendance à avoir 20 ans d’expérience (par rapport à dix ans pour les femmes)[15]

Revenus et chiffres connexes

Remarque : Sauf indication contraire, les chiffres qui suivent incluent l’ensemble des maisons d’édition de livres du Canada, qu’elles appartiennent à des intérêts canadiens ou étrangers.

  • En 2020, l’industrie canadienne de l’édition de livres a généré des recettes d’exploitation de 1,50 milliard de dollars, soit une baisse de 4,4 % par rapport à 2018. Les recettes d’exploitation et les dépenses d’exploitation ont diminué respectivement de 4,4 % et de 7,4 %, ce qui a entraîné une augmentation de la marge bénéficiaire d’exploitation de 10,5 % en 2020, par rapport à 7,5 % en 2018[16].
  • La part de l’industrie ontarienne de l’édition de livres dans ces recettes d’exploitation est évaluée à 979,5 millions de dollars (soit 65 % du chiffre national), ce qui représente une baisse de 5 % par rapport à 2018[17]. À l’instar de la tendance nationale, les recettes d’exploitation (979,5 millions de dollars) et les dépenses d’exploitation (891,4 millions de dollars) ont diminué à des taux différents (5 % et 7,7 % respectivement), ce qui se traduit par une augmentation de la marge bénéficiaire d’exploitation de 9 % en 2020, par rapport à 6,3 % en 2018[18].
Diagramme circulaire illustrant les revenus d’exploitation de l’édition de livres par province. L’Ontario représente environ les deux tiers du graphique, et le Québec en occupe le quart. La moitié de la surface restante est occupée par la Colombie-Britannique, suivie de toutes les autres provinces et de tous les territoires combinés.
  • L’industrie canadienne de l’édition de livres a généré 972 millions de dollars de PIB en 2020, en baisse par rapport à 1,014 milliard de dollars en 2019. De ces 972 millions de dollars, 772 millions de dollars sont attribuables au PIB généré en Ontario[19].
  • En 2020, les ventes totales de livres au Canada représentaient 894,7 millions de dollars. De ce total, les livres imprimés (y compris les grossistes, les librairies et les détaillants généraux) représentaient 75 % de toutes les ventes, tandis que les ventes de livres électroniques représentaient 15 % et les ventes en ligne de livres imprimés représentaient 10 %[20].
  • En Ontario, les ventes totales de livres ont généré 621,7 millions de dollars, dont 427,1 millions de dollars (69 %) pour les livres imprimés non vendus en ligne, 120 millions de dollars (19 %) pour les livres électroniques et 74,6 millions de dollars (12 %) pour les ventes en ligne de livres imprimés. Il est à noter que les ventes de livres électroniques ont connu une augmentation considérable (24 %) de 2018 à 2020[21].
  • Selon le rapport The State of Publishing in Canada 2021, de BookNet, la majorité des éditeurs ont vu leurs revenus augmenter de 11 % à 25 % en 2021. Plus précisément, les revenus tirés des livres imprimés ont augmenté pour la plupart des éditeurs canadiens (60 %), et un peu plus de la moitié de tous les éditeurs ont constaté une augmentation des revenus tirés des livres électroniques en 2021 (52 %). Enfin, 28 % des éditeurs prévoient également une augmentation des revenus tirés des livres audio en 2021[22]. Remarque : la majorité des répondants (65 %) à cette étude étaient de petits éditeurs dont les recettes brutes étaient inférieures à 1 million de dollars en 2021.
  • Selon les données de mi-année pour 2022, le marché canadien du livre imprimé commercial a vendu 22 096 413 unités pour une valeur d’environ 470 millions de dollars au cours des six premiers mois de 2022[23].

Marché de consommation

Diagramme à barres horizontales montrant la valeur nette des ventes de livres en Ontario, avec des données de 2018 et 2020. La vente de livres imprimés en personne (et non en ligne) reste la source la plus importante de revenus. Cependant, les ventes totales de livres électroniques en 2020 ont dépassé les ventes de 2018.
  • Selon l’enquête Canadian Book Consumer, de BookNet, quatre acheteurs de livres sur dix lisent ou écoutent un livre tous les mois[24]. La pandémie de COVID-19 a eu une incidence sur les comportements d’achat de livres en 2021 (47 %), mais ce chiffre représente une amélioration par rapport aux 62 % de répondants qui ont déclaré que leurs achats de livres avaient été influencés par la pandémie de COVID-19 en 2020[25].
  • Les livres de poche restent le format de livre le plus populaire, représentant de 45 à 50 % des livres achetés de 2019 à 2021[26].
  • Interrogés sur la manière dont ils ont acheté un livre en 2021, 58 % des acheteurs ont déclaré avoir utilisé un site Web en ligne, 31 % ont fait appel à un détaillant en personne et 7 % ont effectué des achats sur un dispositif de lecture au moyen d’une application ou d’une boutique intégrée de livres électroniques ou d’applications[27].
  • Selon BookNet, les principaux moyens utilisés par les acheteurs de livres pour se renseigner sur les livres en 2022 sont la lecture d’autres livres du même auteur ou illustrateur (22 %), la consultation en ligne ou en personne (20 %), ou les recommandations et les critiques (18 %). D’autres mécanismes de sensibilisation moins populaires comprennent les médias sociaux, les listes de succès de librairie et les entrevues[28]. Lorsqu’ils achètent des livres en magasin, les acheteurs canadiens sont plus susceptibles de trouver le livre qu’ils ont acheté sur l’étagère principale (19 %) ou sur une table de présentation ou de promotion (6 %). En ligne, ils étaient surtout susceptibles de trouver les livres qu’ils achetaient en recherchant un livre précis (24 %), en naviguant par genre ou par sujet (9 %) ou en naviguant par auteur (5 %).
  • En 2022, les acheteurs de livres canadiens ont acheté en moyenne 2,6 livres par mois[29]. Au total, 73 % des livres achetés par les acheteurs canadiens en 2022 étaient des livres imprimés, suivis par les livres électroniques (17 %) et les livres audio (6 %).  
  • En ce qui concerne la volonté d’explorer le contenu canadien, 34 % des acheteurs de livres ont déclaré rechercher des livres d’auteurs ou d’illustrateurs canadiens, 28 %, des livres sur le Canada ou les régions du Canada, 23 %, des livres sur un groupe ou une culture écrits par des personnes de ce groupe ou de cette culture, 13 %, des livres sur les peuples autochtones et 12 %, des livres d’auteurs ou d’illustrateurs autochtones[30]. En outre, 10 % des acheteurs de livres ont recherché des livres partiellement ou entièrement rédigés dans une langue autre que l’anglais.
  • Les effets du mot-clic #BookTok sur TikTok sur les ventes de livres sont une question qui reste d’actualité. Les premières données de la prochaine enquête Canadian Book Consumer Survey 2022, de BookNet, indiquent que 21 % des acheteurs de livres canadiens sont actuellement sur TikTok. D’après l’analyse de 20 titres de collections qui ont fait l’objet d’une tendance sur #BookTok, les ventes de ces titres ont augmenté de 1 047 % dans l’ensemble, l’augmentation médiane des ventes d’un mois à l’autre s’élevant à 2 255 %[31]. Il est à noter que ce sont les titres anciens datant de deux à cinq ans qui se sont le mieux vendus dans cet ensemble de données, tandis que le sujet adulte le plus populaire était la fiction et les histoires d’amour[32]. La plateforme a également conclu plusieurs partenariats prestigieux avec des détaillants, notamment Indigo sur le marché canadien et Barnes & Noble aux États-Unis, dans le cadre desquels des présentoirs #BookTok sont installés dans les magasins[33].
  • Les adaptations de titres dans des émissions de télévision et des films peuvent également stimuler la consommation en ce qui concerne les données de vente et la circulation dans les bibliothèques. Selon une étude publiée en 2022 et portant sur une sélection de titres liés à 90 adaptations de livres, les ventes de l’adaptation ont augmenté de 212 % sur une période de 25 semaines (12 semaines avant et après la semaine de sortie de l’adaptation). Il est à noter que l’augmentation des ventes a été plus importante pour les titres adaptés en séries télévisées (62 %)[34].
  • Les données sur la consommation de livres audio indiquent que 45 % de tous les lecteurs canadiens étaient des auditeurs de livres audio en 2021, ce qui correspond aux données de 2020[35]. Dans l’ensemble, 19 % des acheteurs de livres canadiens ont acheté ou consulté un livre audio individuel par l’entremise d’un service d’abonnement en 2021[36]. En moyenne, les consommateurs de livres audio étaient sept ans plus jeunes que les acheteurs de livres canadiens et 14 % plus susceptibles de vivre dans une ville ou une région urbaine[37]. Les consommateurs de livres audio étaient également 23 % plus susceptibles de participer à YouTube (23 %), Twitter (17 %) et Instagram (16 %)[38].

Tendances et enjeux

Le taux de croissance de l’industrie canadienne du livre est positif d’après les statistiques et continuera à suivre une légère tendance à la hausse, d’après les prévisions de PwC, les livres électroniques grand public étant appelés à progresser plus rapidement que les formats imprimés et audio. La pandémie de COVID-19 a eu un certain nombre de répercussions sur l’industrie de l’édition qui devraient se poursuivre après la pandémie. La diversité, l’accessibilité et la durabilité environnementale demeurent des questions importantes pour l’industrie de l’édition.

Taux de croissance et tendances de l’industrie

  • Selon PwC, le marché canadien des livres grand public était évalué à 835 millions de dollars américains en 2021, et les recettes devraient augmenter à un taux de croissance annuel combiné (TCAC) de 0,5 % jusqu’en 2026[39].
  • Les recettes associées aux livres imprimés devraient augmenter à un TCAC de 0,3 %, et les livres imprimés représentent actuellement la majeure partie du marché canadien (65 % des recettes en 2021)[40]. Les recettes provenant des livres électroniques augmenteront plus rapidement au cours de la même période (TCAC de 1,1 %), mais on ne s’attend pas à ce que la répartition des recettes (actuellement 32,5 % du marché) change de façon marquée de 2021 à 2026[41].
  • Les services d’abonnement numérique, y compris les services de livres audio, gagnent également en popularité sur le marché. Actuellement, Amazon Prime/Kindle Unlimited (36 %) et Audible (34 %) figurent parmi les plateformes les plus utilisées sur le marché, suivies par Audiobooks.com (17 %), Rakuten Kobo (13 %) et Audiobooks Now (11 %)[42].
  • Les nouvelles prometteuses concernant l’ouverture de librairies indépendantes dans tout le pays constituent une nouvelle tendance clé de la période postpandémie. En moyenne, de nouveaux magasins ouvrent au rythme d’un par mois, et en septembre 2022, il y avait plus de 200 librairies indépendantes dans tout le pays[43]. En novembre 2022, le ministère du Patrimoine canadien, par l’intermédiaire du Fonds du livre du Canada, a mis en place un nouvel investissement de 32,1 millions de dollars sur deux ans pour aider les libraires à accroître leur capacité à vendre des livres en ligne[44].
  • Il convient également de noter l’émergence de commerces de détail ayant pignon sur rue et de commerces en ligne spécialisés dans les livres autochtones, ce qui témoigne d’un intérêt croissant pour les livres rédigés par les Premières Nations, les Inuits et les Métis[45]. En 2021, le livre le plus vendu par un auteur et une maison d’édition canadiens était 21 Things You May Not Know about the Indian Act : Helping Canadians Make Reconciliation with Indigenous Peoples a Reality (Bob Joseph, Page Two Inc.), et le livre de fiction canadien le plus vendu a été Five Little Indians, de Michelle Good, édité par HarperCollins Canada[46].
  • Les ventes de bandes dessinées et de romans graphiques continuent d’augmenter, avec une hausse de 62 % au cours des six premiers mois de 2022[47].

Enjeux au Canada et à l’étranger

  • Si les éditeurs de livres sont sur la voie de la relance après la pandémie de COVID-19, il reste encore de nombreux défis à relever. Selon l’ACP, les pénuries de papier, la concurrence liée aux délais d’impression et les perturbations constantes de la chaîne d’approvisionnement ont exercé une pression considérable sur les ressources dont disposent les éditeurs indépendants. Les données de l’ACP estiment que les coûts d’impression à eux seuls ont augmenté de 40 % au cours des trois dernières années, parallèlement à l’augmentation des coûts d’emballage et d’expédition[48].
  • Les ventes de livres imprimés représentant une composante importante du modèle économique du secteur, l’augmentation des coûts de production des livres imprimés est une préoccupation constante. Les données citées par Noah Genner, PDG de BookNet, dans Publishers Weekly suggèrent qu’alors que la période prépandémie voyait une moyenne de 8 000 nouveaux ISBN émis mensuellement au Canada, ce nombre est tombé à 6 000-7 000, en raison des taux d’inflation élevés et des pressions constantes sur la chaîne d’approvisionnement[49]. Ces préoccupations restent également vives à l’échelle mondiale. Selon Publishers Weekly, bien que les problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement se soient quelque peu améliorés en 2022, les coûts de production aux États-Unis sont restés bien supérieurs à ceux de 2019[50].
  • En août 2022, les libraires indépendants ont fait part de leurs préoccupations concernant la disponibilité en temps opportun des titres de HarperCollins, notant que les retards et les erreurs dans les commandes étaient devenus plus fréquents en raison de ce qui a été décrit comme une « variété de problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement », y compris des contraintes d’espace et des pénuries de main-d’œuvre dans les entrepôts[51].
  • L’évolution de l’environnement postpandémie a contraint de nombreux petits éditeurs à adapter leur mode de fonctionnement, notamment à s’adapter à un personnel qui peut être plus dispersé géographiquement en raison de la prévalence du travail à distance[52]. Certains éditeurs ont constaté qu’il était nécessaire de s’orienter vers des lancements internationaux de livres en ligne et des approches plus stratégiques de l’exportation, ainsi que d’investir dans des opérations numériques pour soutenir l’importance croissante des ventes numériques[53].
  • L’accessibilité reste une priorité essentielle pour le secteur de l’édition, avec de nombreuses nouvelles initiatives lancées en 2022.
    • L’Accessible Publishing Learning Network (en anglais seulement), dirigé par eBOUND, a été lancé en septembre 2022 en tant que bibliothèque de ressources en ligne et centre communautaire conçu pour aider les éditeurs canadiens à publier du contenu accessible[54]. Le projet, financé par l’Initiative sur les livres numériques accessibles du Fonds du livre du Canada, est un dépôt d’information en langage clair sur la production de livres audio et électroniques accessibles, les descriptions d’images, les métadonnées, le marketing numérique, l’accessibilité des sites Web et la planification stratégique[55].
    • Le Literary Press Group a lancé eBooks for Everyone (en anglais seulement), une collection de près de 600 livres électroniques d’auteurs canadiens nouvellement accessibles. Bien que les éditeurs membres du Literary Press Group aient été chargés de sélectionner les livres à inclure, ils ont été encouragés à prendre en considération les œuvres dont la conversion en fichiers accessibles est généralement plus complexe, notamment les pièces de théâtre, la poésie, les romans graphiques et les bandes dessinées[56].
  • Malgré une amélioration statistiquement importante par rapport aux données démographiques recueillies initialement en 2018 (85 % de Blancs), l’industrie canadienne de l’édition continue de manquer de diversité raciale, 75 % des répondants s’identifiant comme étant Blancs[57]. Fait crucial, bien qu’il ait pu y avoir de petites améliorations sur le plan du personnel, il n’y a essentiellement eu aucun changement dans la composition raciale des chefs d’entreprise[58]. Parmi les autres résultats clés de ces données, on peut citer :
    • Presque tous les services interrogés ont connu une augmentation de 7 à 20 % des répondants s’identifiant comme PANDC, à l’exception des cadres et des stagiaires qui ont connu des baisses de 2 % et 5 % respectivement[59].
    • La proportion de répondants en situation de handicap a augmenté de 9 % depuis 2019, pour atteindre 26 % en 2022[60].
    • Par rapport à 2018, 11 % de répondants de moins s’identifient comme étant hétérosexuels, et 15 % de répondants de moins s’identifient comme étant cisgenres en 2022[61]. Dans l’ensemble, le ratio entre le personnel masculin et féminin est resté identique, à la fois pour l’ensemble du secteur et pour les chefs d’entreprise[62].
    • La publicité est le service le moins diversifié sur le plan racial en 2022, 79 % des répondants s’identifiant comme blancs[63]. À l’inverse, les stagiaires constituent le service le plus diversifié, avec 33 % de personnes s’identifiant comme PANDC, 78 % sur le spectre LGBTQIA+ et 56 % en situation de handicap[64].
    • Fait notoire, le pourcentage de répondants ayant déclaré que leur entreprise dispose actuellement de politiques et d’initiatives en matière de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI) a augmenté de 14 % depuis 2018, et le pourcentage de chefs d’entreprise ayant des plans pour mettre en œuvre de nouvelles politiques et initiatives en matière de DEI a augmenté de 17 % depuis 2018[65].
  • D’autres données centrées sur les États-Unis, comme celles découlant de l’étude Reading Between the Lines : Race, Equity, and Book Publishing, visent à mesurer les progrès inégaux des cinq grands éditeurs de livres (Hachette Book Group, HarperCollins, Macmillan, Penguin Random House, Simon & Schuster) en ce qui concerne le manque persistant de diversité raciale et ethnique dans l’industrie[66]. Le rapport a également mis au point une série de paramètres permettant d’évaluer dans quelle mesure les déclarations sur la diversité, qui ont fait couler beaucoup d’encre, se sont traduites par des changements structurels réels[67]. Ces mesures comprennent des étapes vers l’action, par exemple si les déclarations publiques ont été accompagnées des éléments suivants : la collecte et la mise à disposition du public de statistiques sur la diversité ethnique, l’utilisation de jalons et d’objectifs d’embauche précis, l’ajout de responsables de la diversité ethnique ou de membres d’équipes connexes, la formation obligatoire à la diversité ethnique, le suivi de l’équité dans les versements aux auteurs, et plus encore[68].
  • La société propriétaire de Simon & Schuster, Paramount Global, a officiellement annoncé qu’elle avait mis fin à son accord de vente de Simon & Schuster à Penguin Random House[69]. La fusion proposée, initialement annoncée en novembre 2020, aurait donné naissance à une nouvelle entité représentant plus de 40 % du marché anglophone au Canada[70]. En octobre 2022, un tribunal fédéral américain a bloqué l’acquisition au motif qu’elle « réduirait considérablement la concurrence sur le marché des droits d’édition américains des livres les plus vendus »[71]. Concrètement, la décision soulignait que les entreprises combinées signeraient environ 49 % de tous les contrats portant sur les livres les plus vendus à l’avance[72].
  • Conformément aux exigences de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique, le Canada a prolongé de 20 ans la durée de protection du droit d’auteur pour les œuvres créées par l’auteur. La durée du droit d’auteur s’appliquera désormais à la durée de vie de l’auteur plus 70 ans supplémentaires, ce qui aligne la durée du droit d’auteur canadien sur celle de la majorité de ses partenaires commerciaux, y compris les États-Unis[73].
  • À l’échelle mondiale, le secteur de l’édition de livres continue de réagir à la crise climatique et énergétique mondiale. Hachette Livre (la société mère de Hachette Book Group) a annoncé une stratégie 30/30, une stratégie de réduction des émissions de carbone qui vise à réduire de 30 % les émissions de carbone de l’entreprise d’ici 3030[74]. Au Canada, en 2021, 44 % de tous les éditeurs canadiens avaient mis en place ou étaient en train d’inclure dans leurs livres imprimés ou leurs documents de marketing des renseignements sur l’utilisation de matériaux respectueux de l’environnement[75].
  • En juillet 2021, la Cour suprême du Canada a rendu un jugement dans l’affaire opposant Access Copyright à l’Université York au sujet des frais de reproduction des documents protégés par le droit d’auteur remis aux étudiants[76]. En fin de compte, la Cour suprême a rejeté les appels interjetés par les deux parties et maintient la décision antérieure de la Cour d’appel fédérale selon laquelle les tarifs homologués par la Commission du droit d’auteur ne sont pas obligatoires. Selon l’ACP, l’interprétation de « l’utilisation équitable » par le secteur de l’éducation depuis 2012 a entraîné des dommages importants au marché, estimés à plus de 200 millions de dollars en redevances perdues[77]. L’ACP a demandé au gouvernement fédéral d’adopter une réforme législative qui encourage la rémunération équitable des titulaires de droits pour l’utilisation d’œuvres protégées par le droit d’auteur, ainsi que l’investissement dans de futures ressources d’apprentissage propres au Canada[78].
  • Le prix Griffin de poésie a supprimé la catégorie réservée aux poètes canadiens et fusionne les deux prix en un seul et unique prix Griffin de poésie mondial[79]. Ce nouveau format fera du prix Griffin de poésie la plus importante récompense au monde pour un seul livre de poésie traduit en anglais, mais les auteurs canadiens ont soulevé le fait que cela signifie également que le prix ne récompensera plus particulièrement les poètes du Canada, éliminant ainsi une occasion clé de visibilité et de stabilité économique[80].

Soutien gouvernemental

Remarque : Les renseignements figurant dans cette section donnent un aperçu d’une partie de l’aide gouvernementale accordée à l’industrie de l’édition de livres. Il ne s’agit pas d’une liste exhaustive de l’aide gouvernementale disponible.

  • Le ministère du Patrimoine canadien fournit un appui financier à l’industrie canadienne du livre par l’intermédiaire du Fonds du livre du Canada (FLC), qui comprend deux grands volets : Soutien aux organismes et Soutien aux éditeurs. Le volet Soutien aux organismes du FLC inclut également l’Initiative sur les livres numériques accessibles, ainsi que la nouvelle Initiative pour les libraires d’une durée de deux ans, tandis que le volet Soutien aux éditeurs comprend les volets Développement des entreprises et Soutien à l’édition.
  • Une nouvelle campagne de l’ACP demande au ministère du Patrimoine canadien de respecter l’engagement qu’il a pris lors des élections de 2021 d’augmenter de 50 % le budget du Fonds du livre du Canada, engagement qui n’a pas encore été respecté[81].
  • Les éditeurs de l’Ontario ont accès à un financement provincial dans le cadre de plusieurs programmes d’Ontario Créatif et d’un crédit d’impôt : le Fonds du livre, le Fonds pour l’exportation du livre et le crédit d’impôt de l’Ontario pour les maisons d’édition. Par l’entremise de son Programme de développement de l’industrie, Ontario Créatif offre également un soutien aux organisations de l’industrie du livre pour les événements et les activités qui stimulent la croissance de l’industrie, y compris le marché de l’éducation.
  • Le budget de l’Ontario de 2022 comprenait une modification législative permanente du Crédit d’impôt de l’Ontario pour les maisons d’édition. D’abord présentée comme une mesure en lien avec la pandémie de COVID-19, la modification législative supprime de façon permanente l’obligation pour les livres d’être publiés dans une édition d’au moins 500 exemplaires reliés (sauf pour les livres publiés avant 2020).
  • Les autres mécanismes de financement à l’échelle fédérale et provinciale comprennent le
    Conseil des arts du Canada
     et le Conseil des arts de l’Ontario (avec les subventions suivantes : Literary Creation Projects, Literary Organization Projects, Literary Organizations: Operating et Publishing Organizations: Operating).

Reconnaissance de l’industrie

Les auteurs et les maisons d’édition de l’Ontario sont souvent reconnus pour leur travail exceptionnel :

  • Le Prix littéraire Trillium / Trillium Book Award encourage l’excellence en littérature en œuvrant en faveur des auteurs ontariens. Ontario Créatif est ravi de dévoiler le nom des lauréats de l’édition 2023 du Prix littéraire Trillium, qui met à l’honneur l’excellence littéraire de quatre auteurs ontariens.
    • Prix littéraire Trillium : Circé des hirondelles de Gilles Lacombe (Éditions L'Interligne)
    • Prix du livre d’enfant Trillium : Le secret de Paloma de Michèle Laframboise (Éditions David)
    • Prix littéraire Trillium : The Book of Grief and Hamburgers de Stuart Ross (ECW Press)
    • Prix de poésie Trillium : My Grief, the Sun de Sanna Wani (House of Anansi Press)
  • Plusieurs éditeurs ontariens ont vu leurs livres figurer sur la liste des finalistes du prix Giller de la Banque Scotia de 2022, notamment Coach House Books pour deux romans. Le livre gagnant, The Sleeping Car Porter, de Suzette Mayr, a été édité par Coach House Books.
  • Plusieurs éditeurs ontariens ont remporté des prix lors des CCBC Book Awards, notamment The Power of Style: How Fashion and Beauty Are Being Used to Reclaim Cultures, de Christian Allaire et illustré par Jacqueline Li (Annick Press), et Elvis, Me, and the Lemonade Stand Summer, de Leslie Gentile (DCB Young Readers).
  • Sarah Polley, écrivaine et réalisatrice torontoise, a remporté le 2022 Toronto Book Award pour son livre Run Towards the Danger : Confrontations with a Body of Memory (Hamish Hamilton).

Profil mis à jour le 13 février 2023

Notes de fin

1 Statistique Canada, Tableau 36-10-0452-01 – Les indicateurs de la culture et du sport par domaine et sous-domaine, par province et territoire, perspective du produit, consulté le 2 juin 2022.

2 Statistique Canada, Tableau 21-10-0200-01 – Éditeurs de livres, statistiques sommaires, consulté le 2 février 2022.

3 Ibid.

4 BookNet Canada, The State of Publishing in Canada 2021, p. 5.

5 Ibid., p. 13.

6 Ibid., p. 14.

7 Association of Canadian Publishers, Results of the 2022 Canadian Book Publishing Industry Diversity Baseline Survey, p. 22.

8 Ibid., p. 26.

9 Ibid., p. 24.

10 Ibid., p. 26.

11 Association of Canadian Publishers, Results of the 2022 Canadian Book Publishing Industry Diversity Baseline Survey, p. 27.

12 Ibid.

13 Jim Milliot, « The PW Publishing Industry Salary Survey 2022 », Publishers Weekly, 16 décembre 2022.

14 Ibid.

15 Ibid.

16 Statistique Canada, Tableau 21-10-0200-01 – Éditeurs de livres, statistiques sommaires, consulté le 2 février 2022.

17 Ibid.

18 Ibid.

19 Statistique Canada, Tableau 36-10-0452-01 – Les indicateurs de la culture et du sport par domaine et sous-domaine, par province et territoire, perspective du produit, consulté le 2 juin 2022.

20 Statistique Canada, Tableau 21-10-0042-01 – Éditeurs de livres, valeur nette des ouvrages vendus selon la catégorie de clients (x 1 000 000), consulté le 2 février 2022.

21 Ibid.

22 BookNet Canada, The State of Publishing in Canada 2021, p. 5.

23 Aline Zara, « 2022 Canadian book market half-year review », BookNet Canada, 22 juillet 2022.

24 BookNet, Canadian Book Consumer Study 2021, p. 8.

25 Ibid., p. 9.

26 Ibid., p. 14.

27 Ibid., p. 16.

28 Aline Zara, « The book-buying behaviours of Canadians in 2022 », BookNet Canada, 27 janvier 2023.

29 Ibid.

30 Ibid.

31 Aline Zara, « The real impact of #BookTok on book sales », BookNet Canada, 29 septembre 2022.

32 Ibid.

33 Jenn McMillen, « Can BookTok Save Bookstores? Read Between The Lines », Forbes, 22 janvier 2023.

34 BookNet Canada, Must-Watch, Must-Read: Book-to-Screen Adaptations in the Canadian Book Market 2022, p. 6.

35 BookNet Canada, Listening In: Audiobook Use in Canada 2021, p. 13.

36 Ibid., p. 5.

37 Ibid.

38 Ibid., p. 12.

39 PwC, Global Entertainment & Media Outlook, 2022-2026: Canada, p. 4.

40 Ibid.

41 Ibid.

42 Ibid.

43 Ed Nawotka, « Publishing in Canada 2022: Canadian Publishing Adapts to New Challenges », Publishers Weekly, 23 septembre 2022.

44 « Les librairies de partout au Canada reçoivent des fonds pour accroître leurs ventes de livres en ligne », Patrimoine canadien, 9 novembre 2022.

45 Ed Nawotka, « Publishing in Canada 2022: Canadian Publishing Adapts to New Challenges », Publishers Weekly, 23 septembre 2022.

46 Ibid.

47 Ibid.

48 Association of Canadian Publishers, Written Submission for the Standing Committee on Finance’s Pre-Budget Consultations in Advance of the 2023 Budget, p. 2.

49 Ed Nawotka, « Publishing in Canada 2022: Canadian Publishing Adapts to New Challenges », Publishers Weekly, 23 septembre 2022.

50 Jim Milliot et Ed Nawotka, « The Pandemic Still Made Its Presence Felt in Publishing in 2022 », Publishers Weekly, 22 décembre 2022.

51 Cassandra Drudi, « Canadian indies concerns about timely availability of HarperCollins titles this fall », Quill & Quire, 10 août 2022.

52 John Loepply, Ed Nawotka, « Publishing in Canada 2022: Small Presses Refocus on Sales », Publishers Weekly, 23 septembre 2022.

53 Ibid.

54 Cassandra Drudi, « eBound launches online resource to help indie publishers develop and improve accessible publishing », Quill & Quire, 24 octobre 2022.

55 Site Web de l’Accessible Publishing Learning Network, https://apln.ca, consulté le 10 février 2023.

56 Cassandra Drudi, « LPG launches collection of nearly 600 newly accessible ebooks », Quill & Quire, 16 août 2022.

57 Association of Canadian Publishers, Results of the 2022 Canadian Book Publishing Industry Diversity Baseline Survey, p 24.

58 Ibid., p. 34.

59 Ibid., p. 24.

60 Ibid., p. 24.

61 Ibid., p. 24.

62 Ibid., p. 25.

63 Ibid., p. 24.

64 Ibid., p. 25.

65 Ibid., p. 24.

66 PEN America, Reading Between the Lines: Race, Equity, and Book Publishing, p. 6.

67 PEN America, p. 12-13.

68 PEN America, p. 13.

69 Cassandra Drudi, « Paramount calls off deal to sell Simon & Schuster to Penguin Random House », Quill & Quire, 23 novembre 2022.

70 Joe Castaldo, « Publishing in Canada is broken. Will the pending Simon & Schuster – Penguin Random House merger make it worse? », The Globe and Mail, 19 août 2022.

71 Andrew Albanese, « Court Blocks Penguin Random House, S&S Merger », Publishers Weekly, 31 octobre 2022.

72 Jim Milliot, « What’s Next for Simon & Schuster? », Publishers Weekly, 23 novembre 2022.

73 Hugh Stephens, « Opinion : Canada’s term of copyright extension is good news for authors and readers », Quill & Quire, 18 janvier 2023.

74 Emell Derra Adolphus, « Hachette Announces New Carbon Emissions Reduction Strategy », Publishers Weekly, 4 janvier 2023

75 BookNet Canada, The State of Publishing in Canada 2021, p. 25.

76 Cour suprême du Canada, « Université York c. Canadian Copyright Licensing Agency (Access Copyright) », Cour suprême du Canada, 30 juillet 2021.

77 Association of Canadian Publishers, Written Submission for the Standing Committee on Finance’s Pre-Budget Consultations in Advance of the 2023 Budget, octobre 2022, p. 5.

78 Ibid.

79 Cassandra Drudi, « Griffin Poetry Prize merging international and Canadian categories », Quill & Quire, 8 septembre 2022.

80 Alicia Elliott, « Why the Griffin Poetry Prize combining its awards is bad news for Canadian poets », CBC, 20 septembre 2022.

81 Association of Canadian Publishers, « Increase the Canada Book Fund – ensure the government keeps its promise! »