
Profil sectoriel – Livres
PROFIL SECTORIEL D’OCTOBRE 2025
Introduction
L’édition de livres au Canada est une industrie de 1,4 milliard de dollars, dont les deux tiers des recettes d’exploitation totales à l’échelle nationale proviennent de l’Ontario, soit 980 millions de dollars. En Ontario, l’écosystème de l’édition de livres inclut de grandes maisons d’édition appartenant à des intérêts étrangers ainsi que de plus petites entreprises appartenant à des intérêts canadiens.
Taille de l’industrie et impact économique
Remarque : Les renseignements qui suivent concernant l’emploi, les revenus et le marché de consommation donnent un aperçu de l’activité dans l’industrie fondé sur les meilleures données disponibles. Bon nombre des chiffres correspondant aux éditeurs appartenant à des intérêts canadiens qui figurent dans ce profil incluent un nombre très limité de grandes entreprises dont les caractéristiques sont souvent très différentes de celles des petites et moyennes maisons d’édition. Tous les chiffres en dollars sont exprimés en devises canadiennes, sauf indication contraire.
Emploi, salaires et démographie
- En 2023, l’industrie canadienne de l’édition de livres a généré 9 922 emplois, soit une hausse de 4,5 % par rapport à 2022. Les emplois dans l’édition de livres en Ontario représentaient 64 % du total national, soit 6 396 emplois[1].
- En 2022, les salaires, traitements, commissions et avantages sociaux des éditeurs de livres canadiens représentaient 23 % des dépenses d’exploitation, avec un total de 4 378,2 millions de dollars[2]. L’Ontario représentait plus de 236 millions de dollars (ou 62 %) des salaires, traitements et avantages sociaux nationaux en 2022[3].
- Selon les données d’enquête recueillies par BookNet Canada, les éditeurs canadiens comptaient en moyenne 28,9 employés à temps plein et 8,2 employés à temps partiel en 2023[4]. Les éditeurs canadiens qui ont participé à cette étude[5] représentaient environ 54 % du marché du livre imprimé de langue anglaise, 63 % des répondants étant de petites maisons d’édition (recettes inférieures à 999 999 dollars), 27 % des maisons d’édition de taille moyenne (recettes allant de 1 million à 9 999 999 dollars) et 10 % des grandes maisons d’édition (recettes de 10 millions de dollars ou plus)[6]. Les données de BookNet révèlent également que la composition du personnel est restée stable pour la majorité (56 %) des éditeurs de 2022 à 2023, tandis que le nombre d’employés a augmenté pour 37 % des éditeurs et a diminué pour seulement 7 % d’entre eux[7]. Les éditeurs de taille moyenne sont les plus nombreux à constater une augmentation de leur personnel, 63 % d’entre eux l’ayant signalée[8].
- Un rapport de l’Association of Canadian Publishers (ACP) portant sur l’année 2024 a examiné les salaires dans l’industrie canadienne de l’édition. Parmi les répondants, les tailles d’entreprises les plus courantes étaient de 0 à 5 employés (20,4 %), de 6 à 15 employés (17,8 %) et de 16 à 25 employés (20,2 %), représentant collectivement près de 60 % de l’ensemble des éditeurs canadiens[9].
- En 2024, le salaire moyen pour tous les postes était de 64 580 dollars[10]. En haut de l’échelle, le salaire moyen d’un éditeur, vice-président de l’édition ou directeur de l’édition était de 88 000 dollars[11]. Dans l’ensemble, les salaires ont augmenté en moyenne de 20 à 25 % depuis la dernière fois que cette enquête a été menée, soit en 2018[12].
- En moyenne, les employés salariés gagnaient entre 40 000 et 59 000 dollars par an, à l’exception du personnel de la haute direction qui gagnait en moyenne entre 60 000 et 69 000 dollars[13].
- En ce qui concerne les types d’emploi, 81,1 % des répondants étaient des employés à temps plein, tandis que les travailleurs indépendants représentaient 7,4 %, les employés à temps partiel, 5,6 %, et les employés contractuels, 3,9 %[14]. Si l’on examine les données recueillies précédemment, on constate une baisse du nombre d’employés à temps plein pendant la pandémie de COVID-19 et immédiatement après. En 2018, 85 % des personnes interrogées ont déclaré travailler à temps plein, chiffre qui a chuté à un peu plus de 70 % dans les résultats de 2022, mais qui est remonté à plus de 81 % en 2024[15].
- Des données démographiques ont également été recueillies dans le cadre de l’étude. D’après les répondants, l’industrie de l’édition est principalement composée de femmes (79 %) qui s’identifient comme étant de race blanche (79 %)[16]. Les hétérosexuels représentent 61 % des employés[17], et la plupart des personnes qui travaillent dans le secteur sont âgées de 30 à 49 ans (54,6 %)[18].
- En ce qui concerne le lieu de travail, l’Ontario était de loin la région ou la province la plus populaire, représentant 60,7 % de tous les employés, la Colombie-Britannique (15,1 %) arrivant en deuxième position et les Prairies (10,4 %) en troisième position. Parmi les personnes ayant déclaré travailler en Ontario, 42 % vivent dans la région du grand Toronto[19].
- En 2023, dans le cadre d’une enquête nationale menée par Booknet, les employeurs ont été interrogés sur le travail à distance. La majorité des répondants (68 %) ont des employés qui utilisent un modèle hybride, à la fois en personne et à domicile. Tous les grands éditeurs utilisent un modèle hybride, ainsi que 82 % des éditeurs de taille moyenne. Les petites maisons d’édition comptent le plus grand pourcentage d’employés qui travaillent uniquement à distance (23 %), suivies des maisons d’édition de taille moyenne (18 %)[20].
Revenus et chiffres connexes
Remarque : Sauf indication contraire, les chiffres qui suivent incluent l’ensemble des maisons d’édition de livres du Canada, qu’elles appartiennent à des intérêts canadiens ou étrangers.
- En 2022, l’industrie canadienne de l’édition de livres a généré des recettes d’exploitation de 1,64 milliard de dollars, soit une augmentation de 8 % par rapport à 2020. Les recettes d’exploitation et les dépenses d’exploitation ont augmenté respectivement de 8 % et de 13 %, ce qui se traduit par un pourcentage de marge nette stable de 9,9 % en 2022, comparativement à 10 % en 2012[21].
- La part de l’industrie ontarienne de l’édition de livres dans ces recettes d’exploitation est évaluée à 1,04 milliard de dollars (soit 63 % du chiffre national), ce qui représente une baisse de 2 % par rapport à 2020[22]. Les recettes d’exploitation (1,04 milliard de dollars) et les dépenses d’exploitation (960 millions de dollars) ont tous deux augmenté à un taux de 6 %, mais ont entraîné une légère baisse du pourcentage de marge nette, qui s’établit à 8,0 % en 2022, par rapport à 8,3 % en 2020[23].
Recettes d'exploitation de l'édition de livres, 2022 (x 1 000 000)
![Diagramme circulaire illustrant les revenus d’exploitation de l’édition de livres par province. L’Ontario représente environ les deux tiers du graphique, et le Québec en occupe le quart. La moitié de la surface restante est occupée par la Colombie-Britannique, suivie de toutes les autres provinces et de tous les territoires combinés.]](https://www.ontariocreates.ca/uploads/Industry_Profile/Book/2025-10/Operating-Revenue-fr.png)
Source : Statistique Canada, Tableau 21-10-0200-01 – Éditeurs de livres, statistiques sommaires (consulté le 22 février 2022).
- L’industrie canadienne de l’édition a généré un PIB de 1 065 milliards de dollars en 2023, comparativement à 969 millions de dollars en 2022. Sur ces 1 065 milliards de dollars, 751 millions sont attribuables au PIB généré en Ontario[24].
- En 2022, les ventes totales de livres au Canada représentaient 998,3 millions de dollars. De ce total, les livres imprimés (y compris les grossistes, les librairies et les détaillants généraux) représentaient 70 % de toutes les ventes, tandis que les ventes de livres électroniques représentaient 15 %, et les ventes en ligne de livres imprimés représentaient 16 %[25].
- En 2022, les ventes totales de livres en Ontario ont généré 663,8 millions de dollars, les ventes totales de livres imprimés non en ligne représentant 435,9 millions de dollars (66 %), les livres électroniques représentant 132 millions de dollars (20 %) et les ventes en ligne de livres imprimés représentant 95,9 millions de dollars (14 %). Les ventes totales de livres imprimés (pas sur Internet) sont en baisse depuis 2016[26].
- Selon le rapport The State of Publishing in Canada 2023, publié par BookNet, la majorité des éditeurs ont connu une augmentation marginale de leurs recettes. En effet, 42 % des éditeurs ont vu leurs recettes augmenter jusqu’à 25 %, tandis que la moitié des grands éditeurs qui ont répondu à l’enquête ont vu leurs recettes diminuer jusqu’à 10 %[27]. Remarque : La plupart des répondants (63 %) à cette étude étaient de petits éditeurs dont les recettes brutes étaient inférieures à 1 million de dollars en 2023.
- Selon les données de mi-année pour 2024, le marché canadien du livre imprimé commercial a vendu 20 772 885 unités pour une valeur d’environ 477 millions de dollars au cours des six premiers mois de 2024, ce qui est essentiellement stable par rapport à 2023[28].
Marché de consommation
Éditeurs de livres, valeur nette des ouvrages vendus en Ontario, 2020-2022

Source : Éditeurs de livres, valeur nette des ouvrages vendus selon la catégorie de clients (x 1 000 000), consulté le 19 février 2024
- Selon l’enquête Canadian Book Consumer, de BookNet, 49 % des personnes interrogées achètent de nouveaux livres, et 27 % empruntent des livres à la bibliothèque tous les mois[29].
- Les livres de poche demeurent le format de livre le plus populaire, représentant 49 % des livres achetés en 2024, tandis que les livres à couverture rigide représentent 26 %[30].
- Lorsqu’on leur demande comment ils se sont procuré un livre en 2024, 54 % des acheteurs disent avoir utilisé un site Web en ligne, 46 % se sont rendus en personne chez un détaillant[31].
- Selon BookNet, les acheteurs de livres ont principalement pris connaissance des livres en 2024 en lisant d’autres livres du même auteur ou illustrateur (20 %), en naviguant en ligne ou en personne (19 %), ou à partir de recommandations et de critiques (19 %)[32]. Lorsqu’ils achètent des livres en magasin, les acheteurs de livres canadiens sont plus susceptibles de trouver le livre qu’ils achètent sur le présentoir principal (53 %), tandis que 39 % des consommateurs en ligne les ont d’abord trouvés en recherchant un livre en particulier[33].
- En 2024, les acheteurs de livres canadiens ont acheté en moyenne 3,6 livres par mois, soit 2 livres imprimés, 1 livre électronique et 0,5 livre audio[34]. Dans l’ensemble, 15 % des livres achetés par les acheteurs canadiens étaient des livres électroniques, et 6 % des livres audio[35].
- En ce qui concerne la volonté d’explorer le contenu canadien, 32 % des acheteurs de livres ont déclaré rechercher des livres d’auteurs ou d’illustrateurs canadiens, 27 % des livres sur le Canada ou les régions du Canada, 22 % des livres sur un groupe ou une culture écrits par des personnes de ce groupe ou de cette culture[36].
- En 2024, plus de Canadiens que jamais ont visité la bibliothèque en ligne ou en personne. Depuis 2020, le nombre d’emprunteurs de livres qui ont visité la bibliothèque en ligne au moins une fois par mois a augmenté d’année en année et a atteint un sommet en 2023 avec 86 %. En ce qui concerne les visites en personne, les chiffres ont également augmenté de façon constante : 90 % des emprunteurs de livres ont visité une bibliothèque en 2024, comparativement à 59 % en 2020[37].
- La consommation de livres audio dans les bibliothèques continue d’augmenter. En 2024, 38 % de tous les emprunts numériques en bibliothèque étaient des livres audio, et cette proportion a augmenté de 133 % depuis 2019[38].
- Bien que les coûts moyens d’achat de livres aient augmenté de façon constante au fil des ans, les prix ont diminué de 2023 à 2024. Le prix moyen payé par les acheteurs de livres canadiens a diminué de 7 % pour les livres électroniques, de 7 % pour les livres à couverture rigide, de 11 % pour les livres de poche et de 12 % pour les livres audio d’une année à l’autre[39].
Tendances et enjeux
Le taux de croissance de l’industrie canadienne du livre est positif d’après les statistiques et continuera à suivre une légère tendance à la hausse, d’après les prévisions de PwC, les livres électroniques grand public étant appelés à croître plus rapidement que les formats imprimés et audio. La pandémie de COVID-19 a eu un certain nombre d’effets sur l’industrie de l’édition, qui devraient se poursuivre après la pandémie. La diversité, l’accessibilité et la durabilité environnementale restent des questions importantes pour l’industrie de l’édition.
Taux de croissance et tendances de l’industrie
- Selon PwC, le marché canadien des livres grand public était évalué à 791 millions de dollars en 2023, et les recettes devraient augmenter à un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 1,3 %, pour atteindre 843 millions de dollars en 2028[40].
- Les recettes associées aux livres imprimés devraient augmenter à un TCAC de 0,2 %, et les livres imprimés représentent actuellement la majeure partie du marché canadien (65,5 % des recettes en 2023)[41]. Les recettes des livres électroniques augmenteront plus rapidement au cours de la même période (TCAC de 3,1 %) et représenteront 38 % du marché en 2028[42].
- Au cours de la première moitié de 2023, les livres pour enfants et jeunes adultes ont dominé les ventes imprimées de titres de langue anglaise par rapport à 2022, représentant 40 % de tous les livres vendus, tandis que les ouvrages non fictionnels sont arrivés en deuxième position avec 31 % des ventes totales[43].
- Alors que le marché canadien du livre audio est en pleine croissance, Spotify a lancé en 2023 son programme de livres payants, qui sera une autre source de revenus et un concurrent d’Audible et de Kobo[44]. En juillet 2025, après des essais au Canada et en Irlande, Spotify a déployé son service complémentaire d’abonnement Audiobooks+ sur 11 marchés supplémentaires, permettant aux utilisateurs de payer 14,99 dollars pour 15 heures supplémentaires de temps d’écoute de livres audio[45].
- À l’échelle mondiale, le marché du livre grand public a connu une croissance annuelle de 1,3 % de 2022 à 2023, et devrait atteindre près de 67 milliards de dollars américains d’ici 2028[46].
- Les médias sociaux continuent d’exercer une forte influence, TikTok, YouTube et Instagram étant à l’origine des contenus liés aux livres, avec les communautés BookTok, BookTube et Bookstragram, qui peuvent contribuer à stimuler les ventes[47].
- En 2024, BookNet a mené une étude Leisure & Reading sur les habitudes de lecture des Canadiens. Les résultats globaux montrent que la lecture quotidienne a augmenté de 5 % par rapport à 2023-2024, avec 43 %, et qu’elle est classée plus haut que l’exercice en ce qui concerne les activités quotidiennes[48]. Près de la moitié (45 %) des lecteurs lisent entre un et cinq livres, et 45 % font de la lecture une activité commune, en faisant la lecture à une autre personne d’un livre ou d’une partie d’un livre[49].
Enjeux au Canada et à l’étranger
- En mai 2025, après les récentes élections fédérales canadiennes, le député Evan Solomon, nouvellement élu, a prêté serment en tant que premier ministre de l’Intelligence artificielle et de l’Innovation numérique. Alors qu’une série de projets de loi qui devaient être présentés par le gouvernement précédent, notamment la Loi sur l’intelligence artificielle et les données, ont été mis de côté, la réglementation de l’intelligence artificielle (IA) au Canada n’a pas encore été déterminée[50].
- Avec l’utilisation d’œuvres protégées par le droit d’auteur pour entraîner des programmes d’IA générative, plus de 8 000 auteurs ont signé une lettre ouverte de l’Authors Guild pour que les entreprises obtiennent une autorisation avant d’utiliser une œuvre protégée par le droit d’auteur dans leurs modèles. L’une des options proposées par l’Authors Guild est une forme de licence collective qui paierait les créateurs pour les œuvres que les développeurs d’IA ont déjà utilisées[51].
- Le US Copyright Office mène actuellement une étude sur le droit d’auteur et l’IA, qui a débuté en 2023. La troisième partie du projet de rapport sur l’entraînement de l’IA générative aborde des questions clés concernant l’utilisation de matériel protégé par le droit d’auteur pour la formation de modèles d’IA. Elle examine en particulier la légalité du développement et de l’entraînement de systèmes d’IA au regard de la législation sur le droit d’auteur et les droits des titulaires de droits d’auteur dont les œuvres sont utilisées pour mettre au point ces systèmes[52]. Le rapport se penche sur l’utilisation équitable dans le contexte de l’entraînement de l’IA et précise que le contexte et l’utilisation sont des éléments clés pour déterminer ce qui constitue une utilisation équitable[53].
- Les auteurs ont tenté d’exercer un recours judiciaire contre l’entraînement d’outils d’IA et les documents protégés par le droit d’auteur utilisés pour les grands modèles de langage. Dans une récente décision préliminaire, l’une des premières sur le sujet, un juge fédéral américain de Californie a estimé que, si l’utilisation de livres légalement acquis et protégés par le droit d’auteur pour former les grands modèles de langage de l’IA constitue un usage loyal, le téléchargement de copies pirates de ces livres pour un stockage permanent viole la loi sur le droit d’auteur[54]. Alors que la décision initiale du juge était que l’utilisation des ouvrages constituait un usage loyal, il a été déterminé que la pratique consistant à utiliser du matériel piraté n’était pas couverte par l’usage loyal et a donc permis de poursuivre l’action en justice[55].
- Au début du mois de septembre, un accord de 1,5 milliard de dollars a été annoncé entre Anthropic et les éditeurs de livres. Il s’agit du plus important règlement en matière de droits d’auteur dans l’histoire des États-Unis. Une fois conclu, l’accord prévoit le versement d’environ 3 000 dollars américains pour chacun des quelque 500 000 livres concernés par le règlement de l’action en justice[56].
- Pour la première fois, un auteur canadien, J.B. MacKinnon, a récemment déposé quatre propositions de recours collectif contre quatre grandes entreprises technologiques. L’auteur affirme que ses œuvres ont été utilisées illégalement dans le développement de grands modèles de langage. L’action vise à obtenir de nombreuses mesures, notamment une injonction pour empêcher les sociétés de continuer à violer les droits d’auteur d’auteurs canadiens[57].
- La prévalence des livres générés par l’IA devient de plus en plus courante. Alors que les livres frauduleux posent problème sur les sites de vente en ligne, tels qu’Amazon, l’IA permet de les générer plus facilement. En 2023, une auteure qui écrit sur le secteur de l’édition a découvert que cinq nouveaux titres étaient mis en vente sous son nom, alors qu’elle ne les avait pas écrits. Pour retirer un ouvrage publié d’Amazon, il faut prouver qu’il y a eu violation du droit d’auteur ou de la marque, ce qui n’était pas le cas dans cette affaire. Après de nombreuses protestations, les livres ont été retirés[58].
- Au début de l’année 2025, le président américain Trump a annoncé l’imposition de droits de douane de 25 % sur les produits en provenance du Canada et du Mexique, et les éditeurs de livres canadiens ont dû faire face à des coûts de plus en plus élevés en raison des droits de douane de 25 % proposés. Certains éditeurs ont tenté d’adopter une approche proactive et de faire passer leurs stocks de l’autre côté de la frontière avant l’entrée en vigueur des droits de douane, tandis que d’autres ont envisagé d’absorber les coûts[59].
- Les menaces permanentes d’imposition de droits de douane de la part des États-Unis ont suscité une inquiétude croissante, notamment en ce qui concerne les coûts et les ventes des éditeurs. Bien qu’aucun droit de douane n’ait encore visé les éditeurs de livres, la menace reste très préoccupante. Selon l’Association of Canadian Publishers (ACP), la majorité des livres au Canada sont importés, et les droits de douane auraient un effet important sur le secteur[60]. Cela dit, la majorité des éditeurs canadiens indépendants impriment, publient et entreposent au Canada, et un droit de douane sur les livres canadiens pourrait se traduire par une offre limitée d’imprimeurs canadiens, les multinationales ayant délocalisé leur production hors du Canada au cours des dernières décennies[61]. De nombreux éditeurs canadiens envoient leurs livres aux distributeurs américains pour qu’ils les vendent en consignation, tandis que d’autres éditeurs canadiens tirent plus de la moitié de leurs revenus de leurs activités aux États-Unis[62].
- À la fin du mois d’août 2025, le premier ministre a annoncé la suppression de la plupart des contre-mesures tarifaires imposées sur les marchandises en provenance des États-Unis[63]. Si les entreprises sont les premières à payer les coûts plus élevés des marchandises, une partie au moins de ces coûts a été répercutée sur les consommateurs. Sur la base du différend tarifaire de 2018, environ 75 % des coûts des droits de douane ont été répercutés sur les consommateurs au cours d’une période de 18 mois[64].
- Les lecteurs canadiens de livres imprimés manifestent une préférence croissante pour les considérations environnementales concernant leurs livres. Plus de 70 % d’entre eux veulent des livres fabriqués à partir de matériaux provenant de sources durables, 69 % font don de leurs livres lorsqu’ils les ont terminés et la moitié souhaitent savoir d’où leurs livres sont imprimés ou expédiés[65].
Soutien gouvernemental
Remarque : Les renseignements figurant dans cette section donnent un aperçu d’une partie de l’aide gouvernementale accordée à l’industrie de l’édition de livres. Il ne s’agit pas d’une liste exhaustive de l’aide gouvernementale disponible.
- Le ministère du Patrimoine canadien fournit un appui financier à l’industrie canadienne du livre par l’intermédiaire du Fonds du livre du Canada (FLC), qui comprend deux grands volets : Soutien aux organismes et Soutien aux éditeurs. Le volet Soutien aux organismes du FLC inclut également l’Initiative sur les livres numériques accessibles, ainsi que la nouvelle Initiative pour les libraires d’une durée de deux ans, tandis que le volet Soutien aux éditeurs comprend les volets Développement des entreprises et Soutien à l’édition.
- Une nouvelle campagne de l’ACP demande au ministère du Patrimoine canadien de respecter l’engagement qu’il a pris lors des élections de 2021 d’augmenter de 50 % le budget du Fonds du livre du Canada, engagement qui n’a pas encore été respecté[66].
- Les éditeurs de l’Ontario ont accès à un financement provincial dans le cadre de plusieurs programmes d’Ontario Créatif et d’un crédit d’impôt : le Fonds du livre, le Fonds pour l’exportation du livre et le crédit d’impôt de l’Ontario pour les maisons d’édition. Dans le cadre de son Programme de développement de l’industrie, Ontario Créatif offre également un soutien aux organisations de l’industrie du livre pour les événements et les activités qui stimulent la croissance de l’industrie, y compris le marché de l’éducation.
- Les autres mécanismes de financement à l’échelle fédérale et provinciale comprennent le
Conseil des arts du Canada et le Conseil des arts de l’Ontario (avec les subventions suivantes : Literary Creation Projects, Literary Organization Projects, Literary Organizations: Operating et Publishing Organizations: Operating).
Reconnaissance de l’industrie
Les auteurs et les maisons d’édition de l’Ontario sont souvent reconnus pour leur travail exceptionnel :
- Le Trillium Book Award / Prix Trillium, administré par Ontario Créatif, encourage l’excellence dans la littérature en investissant dans les écrivains de l’Ontario. Ontario Créatif est fier d’annoncer les lauréats des Prix Trillium 2025, qui récompensent quatre auteurs ontariens en leur décernant le prix littéraire le plus prestigieux de la province :
- Trillium Book Award : I’m So Glad We Had This Time Together, Maurice Vellekoop(Random House Canada / Penguin Random House Canada)
- Trillium Book Award for Poetry : DADDY, Jake Byrne(Brick Books)
- Prix Trillium : Céline au Congo, Aristote Kavungu(Les Éditions du Boréal)
- Prix du livre d’enfant Trillium : Le bonnet magique, Mireille Messier(Comme des géants)
- Plusieurs éditeurs ontariens ont vu leurs livres figurer sur la liste longue du prix Giller de 2025, notamment ECW Press pour An Astonishment of Stars, de Kirti Bhadresa, Book*hug Press pour Sugaring Off, de Fanny Britt, The Porcupine's Quill pour Still, de Joanna Cockerline, et Assembly Press pour The Road Between Us, de Bindu Suresh.
- Coach House Books pour What I Know About You, d’Éric Chacour, et House Of Anansi Press pour Peacocks of Instagram: Stories, de Deepa Rajagopalan.
- Plusieurs éditeurs ontariens ont remporté des prix lors des CCBC Book Awards, notamment Skating Wild on an Inland Sea, de Jean E. Pendziwol, et illustré par Todd Stewart (Groundwood Books), The Cricket War, de Thọ Phạm et Sandra McTavish (Kids Can Press), Robot, Unicorn, Queen: Poems for You and Me, de Shannon Bramer, et illustré par Irene Luxbacher (Groundwood Books), et Alone: The Journeys of Three Young Refugees, de Paul Tom, illustré par Mélanie Baillairgé et traduit par Arielle Aaronson (Groundwood Books).
Profil mis à jour le 6 octobre 2025
Notes de fin
1 Statistique Canada, Tableau 36-10-0452-01 – Les indicateurs de la culture et du sport par domaine et sous-domaine, par province et territoire, perspective du produit, consulté le 2 juin 2022.
2 Statistique Canada, Tableau 21-10-0200-01 – Éditeurs de livres, statistiques sommaires, consulté le 2 février 2022.
3 Ibid.
4 BookNet Canada, The State of Publishing in Canada 2021, p. 5.
5 Ibid., p. 4.
6 Ibid., p. 5.
7 Ibid., p.12.
8 Ibid.
9 Association of Canadian Publishers, Results of the 2024 Canadian Book Publishing Industry Salary Survey, p. 29.
10 Ibid., p. 9.
11 Ibid., p. 9.
12 Ibid.
13 Ibid., p. 26.
14 Ibid., p. 24.
15 Ibid., p. 10.
16 Ibid., p. 9.
17 Ibid.
18 Ibid., p. 10.
19 Ibid., p. 23.
20 BookNet Canada, The State of Publishing in Canada 2023, p. 10.
21 Statistique Canada, Tableau 21-10-0200-01 – Éditeurs de livres, statistiques sommaires, consulté le 19 février 2024.
22 Ibid.
23 Ibid.
24 Statistique Canada, Tableau 36-10-0452-01 – Les indicateurs de la culture et du sport par domaine et sous-domaine, par province et territoire, perspective du produit, consulté le 19 février 2024.
25 Statistique Canada, Tableau 21-10-0042-01 – Éditeurs de livres, valeur nette des ouvrages vendus selon la catégorie de clients (x 1 000 000), consulté le 19 février 2024.
26 Ibid.
27 BookNet Canada, The State of Publishing in Canada 2023, p. 8.
28 BookNet Canada, « 2024 Canadian book market half-year review », BookNet Canada 4 septembre 2024.
29 BookNet Canada, Canadian Book Consumer Study 2024, p. 5.
30 Ibid., p. 9.
31 Ibid., p. 8.
32 Ibid., p. 13.
33 Ibid., p. 8.
34 Ibid., p. 5.
35 Ibid., p. 9.
36 Ibid., p. 11.
37 Ibid., p. 13.
38 Ibid., p. 16.
39 Ibid., p. 21.
40 PwC, Global Entertainment & Media Outlook, 2024-2028: Canada, p. 12.
41 Ibid.
42 Ibid.
43 Ibid.
44 Ibid.
45 Ed Nawotka, « Spotify Expands Audiobook Add-On Service to 11 Markets », Publishers Weekly, 22 juillet 2025.
46 PwC, Global Entertainment & Media Outlook, 2024-2028, p. 23.
47 Ibid.
48 BookNet Canada, Canadian Leisure & Reading Study 2024, p. 5.
49 Ibid.
50 Cathrine Tunney, « Canada now has a minister of artificial intelligence. What will he do? », CBC, 17 mai 2025.
51 Associated Press, « Margaret Atwood among thousands of authors demanding compensation from AI companies? », CBC, 18 juillet 2023.
52 The Authors Guild, « U.S. Copyright Office Releases Part 3 of AI Report: What Authors Should Know”, The Authors Guild, 19 mai 2025.
53 Ibid.
54 Ed Nawotka, « Federal Judge Rules AI Training Is Fair Use in Anthropic Copyright Case », Publishers Weekly, 25 juin 2025.
55 Jim Milliot, « Judge Rules Class Action Suit Against Anthropic Can Proceed », Publishers Weekly, 18 juillet 2025.
56 The Authors Guild, « What Authors Need to Know About the dollars1.5 Billion Anthropic Settlement », The Authors Guild, 5 septembre 2025.
57 Ed Nawotka, « Canadian Author Sues Four AI Companies for Copyright Infringement », Publishers Weekly, 4 août 2025.
58 Abby Hughes, « Author says 'AI-generated' books were published under her name. Amazon wouldn’t take them down », CBC, 10 août 2023.
59 Josh O’Kane, « Canada’s independent book publishers face mounting costs and confusion with proposed U.S. tariffs », The Globe and Mail, 3 février 2025.
60 Associated Press, « Canadian book industry calls on government to keep it out of trade war », CTV, 1er avril 2025.
61 Ed Nawotka, « Canadian Booksellers Unite in Tariff Fight », Publishers Weekly, 24 mars 2025.
62 Josh O’Kane, « Canada’s independent book publishers face mounting costs and confusion with proposed U.S. tariffs », The Globe and Mail, 3 février 2025.
63 Darren Major, « Most of Canada’s retaliatory tariffs are gone. Now what? », CBC, 1er septembre 2025.
64 Barbara Shecter, « Canada is ditching retaliatory tariffs, but relief at the grocery store may take time », Financial Post, 26 août 2025.
65 BookNet Canada, Canadian Leisure & Reading Study 2024, p. 24.
66 Association of Canadian Publishers, « Increase the Canada Book Fund – ensure the government keeps its promise! ».